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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 17:13

 

Jeudi 28 mars 2013

  Colloque du 9 février 2013

Sous les masques du « racisme anti-Blancs »

Réflexions sur les enjeux du racisme et de l’antiracisme aujourd’hui

Fin de la domination occidentale

Du racisme anti-Blancs à l’islamophobie

Alain Gresh, Journaliste, animateur du blog Nouvelles d’Orient,

auteur de L’islam, la République et le monde, Hachette.

Gresh.jpgLors de son congrès du 31 mars-1er avril 2012, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), a connu deux débats parallèles très vifs, un sur le racisme anti-Blancs et l’autre sur l’usage du terme d’islamophobie. Il ne s’agit pas d’une simple coïncidence. Même si les clivages qui ont divisé l’organisation ne se recoupaient pas totalement – la motion 7, qui contestait l’usage du terme de racisme anti-Blancs, avait été écartée par quarante-neuf voix contre soixante et un. La dénonciation de l’islamophobie (motion 5), au contraire, avait été entérinée par une courte majorité (soixante voix contre cinquante-deux) contre l’avis de la plupart des membres de l’actuelle directioni. En quoi ces deux débats sont-ils liés ? Je m’attarderai surtout sur la dimension internationale de ces polémiques et la manière dont elles accompagnent le bouleversement de l’ordre mondial.

C’est dans lesportocarrero.jpg années 1980 que le concept de racisme anti-Blancs s’est imposé dans la vie politique française. Bien sûr, l’extrême droite y a largement contribué et l’a instrumentalisé dans la lutte contre les immigrés, notamment ceux du Maghreb. Mais une utilisation différente en a été faite par d’autres courants et pour d’autres usages, en premier lieu dans la lutte contre le tiers-mondisme. C’est l’essayiste Pascal Bruckner qui va populariser « à gauche » le concept de « racisme anti-Blancs », dans son livre publié en 1983, Le Sanglot de l’homme blanc. Dans un contexte international bien précis que décrit alors Paul-Marie de La Gorce dans Le Monde diplomatique :

« Au terme du cycle des trente années qui va de 1954 à 1984, c’est peu dire que beaucoup d’espoirs sont déçus, beaucoup d’illusions évanouies, beaucoup de prédictions démenties par l’histoire. La mode, comme toujours excessive, est maintenant au désenchantement et au scepticisme : le tiers-monde n’aurait résolu aucun de ses problèmes, ni la faim, ni le sous-développement, ni la désunion ; les expériences socialistes y ont tourné en dictatures tropicales, et les expériences capitalistes en corruption cosmopolite. Aucun “centre de pouvoir”, aucun “pôle” international, en tout cas, n’y seraient nés. Et il est remarquable qu’en France ait eu quelque succès le livre de Pascal Bruckner le Sanglot de l’homme blanc, où débordent amertume, aigreur et rancœur, et où toute action anticolonialiste, tout effort pour comprendre le tiers-monde ou lutter contre le sous-développement paraît assimilé à un sentiment de culpabilité, à la haine de soi et au masochismeii. »

FPLP.jpgCette polémique sur le tiers-mondisme, aujourd’hui un peu oubliéeiii, a vu, en France, la création par Médecins sans frontières d’une fondation, Libertés sans frontières. Ses thèmes essentiels ? Les échecs du tiers-monde ne sont pas le résultat d’un ordre international injuste ; il n’existe pas « d’échange inégal » et le Nord ne pille pas le Sud ; le tiers-mondisme est le fourrier du communisme et du totalitarisme. La gauche, selon cette doxa, s’était fourvoyée en soutenant inconditionnellement les mouvements de libération nationale, elle se fourvoyait encore en soutenant (dans les années 1980) le sandinisme ou les Palestiniens. L’idée d’« un nouvel ordre économique mondial », comme celle d’« un nouvel ordre mondial de l’information », avancées par le Mouvement des non-alignés méritait une opposition absolue. En bref, la planète n’était pas divisé entre le Nord et le Sud et le premier n’exploitait pas le second. C’est aussi le moment, notamment après l’invasion israélienne du Liban de 1982, où ce tiers-mondisme est assimilé à de l’antisémitisme. Israël, écrit en substance Alain Finkelkraut est devenu un Etat paria, des majorités automatiques à l’ONU condamnent cet Etat assimilé au camp occidental.

On mesure ainsi que l’idée de l’existence d’un racisme anti-Blancs ne concerne pas seulement l’immigration, mais aussi l’ordre international. Sous ce vocable, s’exprimait le refus des luttes du tiers-monde de passer de l’indépendance politique à l’indépendance économique était rejetée.

On va retrouver ce double usage (intérieur et international) dans une autre expression, « les racines chrétiennes de l’Europe (ou de la France) », avec les même cibles : les immigrés (musulmans bien sûrs) « ennemis de l’intérieur » – ce que le ministre socialiste Manuel Valls répète désormais sans aucune honte – ; l’islam, étranger au monde européen et donc menaçant. Nous entrons dans l’ère du « choc des civilisations ».

Dans un discours au Puy-en-Velay, le 3 mars 2011, le président Nicolas Sarkozy déclarait : « Les peuples sont comme les Hommes : qu’ils occultent leur passé, qu’ils nient tout ou partie de leur identité et ils courent le risque de voir un jour ressurgir ce qu’ils ont refoulé mais sous une forme inquiétante.La chrétienté nous a laissé un magnifique héritage de civilisation et de culture, je suis le président d’une République laïque. Je peux dire cela, parce que c’est la vérité. Je ne fais pas de prosélytisme, je regarde simplement l’Histoire de notre pays. Une fois dit cela, je veux dire que la France a puisé à d’autres sources : il y a quelques semaines, j’ai reconnu et salué les racines juives de la France. Grégoire de Tours, le plus ancien de nos historiens, qui dans les mêmes pages de son Histoire des Francs, parle pour la première fois non seulement du sanctuaire du Puy-en-Velay mais de la synagogue de Clermont ! C’était en Auvergne déjà et Grégoire de Tours écrivait il y a près de 15 siècles ! C’est la France. La France que nous aimons, la France dont nous sommes fiers, la France qui a des racines. » Il est faut rappeler que le concept de « civilisation judéo-chrétienne » est tout à fait récent, mais je ne peux ici m’étendre sur le sujetiv.

En 2004, le président Jacques Chirac s’était opposé à toute référence aux racines chrétiennes dans la constitution européenne. Parmi bien d’autres, l’historien Paul Veyne a démontré la fausseté de cette idée dans son livre magistral Quand notre monde est devenu chrétien (312-394) (Albin Michel).

Gresh-islam.jpgAprès avoir expliqué en quel sens le christianisme pouvait avoir créé « l’illusion de racines »chrétiennes, il poursuit : « Aucune société, aucune culture, avec son fourmillement et ses contradictions, n’est fondée sur une doctrine. De l’entrecroisement confus de facteurs de toute espèce qui composent une civilisation, la partie qui semble émerger est la religion, ou encore les grands principes affichés, parce que c’est la partie audible, lisible, langagière d’une civilisation, la partie qui saute aux yeux et aux oreilles et d’après laquelle on est porté à la caractériser et à la dénommer. On parle donc de civilisation chrétienne de l’Occident, on attribue son humanitarisme au christianisme. On se représente une société comme un grand Individu dont la pensée précède l’action. Peut-être, mais la religion n’est qu’un facteur parmi bien d’autres, qui n’a d’efficacité que lorsque son langage devient réalité, lorsqu’il s’incarne dans des institutions ou dans un enseignement, dans le dressage coutumier d’une population dont la religion devient l’idéal. Mais le facteur religieux rencontre alors les autres réalités, les institutions, les pouvoirs, les traditions, les mœurs, la culture séculière. (...) L’Europe n’a pas de racines, chrétiennes ou autres, elle s’est faite par étapes imprévisibles, aucune de ses composantes n’étant plus originales qu’une autre. »(pp. 265-266).

Le concept de « racines chrétiennes » a, pour le président Sarkozy, une fonction de politique intérieure qu’il a mis en avant dans sa campagne présidentielle de 2011. Mais, employé bien au-delà des frontières de l’Hexagone, il traduit aussi une frilosité devant les bouleversements que connaît l’ordre international : ce qui est en train de prendre fin sous nos yeux ce sont deux siècles d’histoire marqués par une domination sans partage de l’Europe d’abord, du Nord (avec les Etats-Unis ensuite). Cela ne veut pas dire que le monde occidental est marginalisé, ou ne joue aucun rôle, mais qu’arrive à maturité le processus d’émancipation des peuples de la planète et que après une longue marginalisation, des pays comme la Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud ou le Brésil, occupent une place nouvelle dans l’ordre international.

Ce surgissement de l’ancien tiers-monde sur la scène internationale alimente, comme je l’ai dit, les peurs, peurs de « l’ennemi intérieur », peur de l’ennemi extérieur. Avancer l’idée de « racines chrétiennes » c’est lever un drapeau pour unir les sociétés européennes et occidentales contre les menaces contre « nos valeurs », « notre mode de vie ». C’est la suite du combat mené dans les années 1980 contre le tiers-mondisme.

Même si les concepts de racisme anti-Blancs et d’islamophobie ne sont pas totalement équivalents, ils reflètent le même effroi face à un monde qui change.

Ils ont aussi en commun d’avoir permis une convergence de la droite et d’une partie de la gauche. C’est le cas de l’islamophobie : on ne peut pas être de gauche et raciste, mais on peut se prétendre de gauche et être islamophobe. Le rapport 2012 du Conseil national consultatif sur les droits de l’homme (CNCDH) qui fait des études sur le racisme, l’antisémitisme et l’opinion publique notait un phénomène nouveau : une fraction non négligeable de l’électorat du Front de gauche ou des Verts, qui est antiraciste – elle ne pense pas que les immigrés viennent manger notre pain, est d’accord pour qu’ils disposent de plus de droits, y compris celui de voter, etc. – est ouvertement islamophobe. Il existe donc, à travers ce concept d’islamophobie, une capacité plus large de mobiliser l’opinion en France – et au-delà en Europe – contre la menace islamiste à la fois intérieure et extérieure. Notons aussi que, dans les trois débats – dénonciation du tiers-mondisme, racisme anti-Blancs et islamophobie –, on voit affirmer l’idée qu’« ils » sont antisémites, que l’Etat d’Israël est injustement attaqué, que la critique de la politique cet Etat n’est qu’un camouflage de l’antisémitisme.

Dans un climat de peur alimenté par la crise économique et sociale la plus grave que nous ayons connue depuis 1929, ces concepts ambigus sont particulièrement dangereux. Ils servent à souder les populations européennes « de souche » contre un ennemi imaginaire, au lieu de les mobiliser pour un ordre plus juste, à la fois aux plans national et international.


i Lire « Le MRAP et le racisme anti-Blancs II », blog Nouvelles d’Orient, 3 décembre 2012.`

http://blog.mondediplo.net/-Nouvelles-d-Orient -

ii « Le recul des grandes espérances révolutionnaires », mai 1984.

iii Lire le dossier que lui a consacré Le Monde diplomatique en mai 1985. Disponible dans les archives du Monde diplomatique.

http://boutique.monde-diplomatique.fr/boutique/dvd-rom-d-archives/archives-le-monde-diplomatique-1954-2012.html

iv J’ai consacré à ce thème une partie de mon livre De quoi la Palestine est-elle le nom ? Actes Sud.

 

 

http://www.reperes-antiracistes.org/article-fin-de-la-domination-occidentale-du-racisme-anti-blancs-a-l-islamophobie-alain-gresh-116553889.html

 

 

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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 17:05

 

 

(Captures)
(Captures)
Après avoir assuré que Jérôme Cahuzac avait "démissionné", François Hollande explique à présent l’avoir mis à la porte
Par Ivan Valerio
| 03/04/13 - 16:09

EVOLUTION - Ce mercredi 3 avril, François Hollande a pris la parole suite aux aveux de Jérôme Cahuzac. Le chef de l'Etat a annoncé plusieurs mesures pour assurer l'"exemplarité totale" des responsables politiques, revenant sur le cas de son ancien ministre du Budget. 

 

Il a également assuré avoir, par lui-même, demander à Jérôme Cahuzac de quitter le gouvernement, dès le 19 mars. Problème ? A l’époque, le chef de l’Etat soutenait une toute autre version.

 

Le Lab refait le film. 

 

 

19 mars 2013

Après l'ouverture d'une information judiciaire sur des soupçons de détention d'un compte bancaire caché en Suisse par Jérôme Cahuzac, l'Elysée annonce la démission du ministre du Budget.

 

Dans son communiqué, François Hollande le promet : c'est à la demande du ministre qu'il met fin à ses fonctions : 

Le président de la République a mis fin aux fonctions de M. Jérôme CAHUZAC, ministre délégué auprès du ministre de l’économie et des finances, chargé du budget, à sa demande.

Puis le même jour, dans un second communiqué, cette fois à la première personne : 

Je remercie Jérôme CAHUZAC pour l’action qu’il a conduite depuis mai 2012 comme ministre du Budget pour le redressement des comptes de la France. Il l’a fait avec talent et compétence.

 

Je salue la décision qu’il a prise de remettre sa démission de membre du Gouvernement pour mieux défendre son honneur.

20 mars 2013 

Le lendemain, le gouvernement et le président de la République se retrouvent pour le traditionnel conseil des ministres. Lors du compte-rendu de cette réunion, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, indique qu'il s'agit bien d'une démission de Jérôme Cahuzac : 

Le président de la République est revenu sur la démission de Jérôme Cahuzac, tout comme le Premier ministre. Ils ont salué la décision courageuse de présenter sa démission. Une décision motivée par la volonté de se donner tous les moyens de défendre son honneur.

 

A voir à partir de 3'30 : 

 

 

28 mars 2013

Invité sur le plateau de France 2 pour un long entretien, François Hollande est encore une fois invité à s'exprimer sur le sujet en fin d'interview. 

 

Là encore, il s'agit d'un geste de Jérôme Cahuzac, mais le chef de l'Etat explique qu'il n'est pas possible qu'un ministre voit sont action troublée par des influences extérieures, citant en particulier la convocation d'un juge : 

- Pourquoi, dans ce cas-là, avez-vous accepté sa démission ?

 

-  Parce que j’ai considéré que, dès lors qu’il y avait une procédure judiciaire, il n’était pas possible qu’un membre du gouvernement puisse être soumis à quelque influence que ce soit, donc soumis à une convocation chez un juge. C’était l’exemplarité que je voulais réaffirmer, chaque fois qu’il y a un membre du gouvernement qui est dans une procédure, il n’est plus membre du gouvernement.

 

- Cela vous a heurté, cela vous a troublé, vous qui défendiez "la République irréprochable" ?

 

- Je ne peux pas préjuger. Je n’ai pas d’ailleurs dit qu’il partait parce qu’il était coupable. Ce sera à la justice de le dire. Mais ce que j’avais déterminé, et ce n’est pas la jurisprudence précédente, ce n’est pas ce qu’on appelait la jurisprudence du mis en examen, il n’est pas mis en examen, Jérôme Cahuzac . Mais dès lors qu’il y a une procédure, il ne pouvait plus rester au gouvernement.

A partir de 1h02'30 : 

 

 

3 avril 2013 

Au lendemain de sa mise en examen et de ses aveux, François Hollande a pris à nouveau la parole. Intervention grave, enregistrée depuis l'Elysée, courte et directe. 

 

Cette fois le vocabulaire a changé. C'est lui a tranché dans le vif et il était à la manoeuvre : 

J’affirme, ici, que Jérôme Cahuzac n’a bénéficié d’aucune protection autre que celle de la présomption d'innocence.

Et il a quitté le gouvernement, à ma demande, dès l’ouverture d’une information judiciaire.

 

 

Une position également soutenue devant l'Assemblée nationale par le Premier ministre. Répondant à une question d'un parlementaire, Jean-Marc Ayrault précise : 

Nous lui avons demandé de démissionner dans l'instant, ce qui a été fait.

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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 16:57

 

 

« L'Art d'ignorer les pauvres »

Préface de Serge Halimi

« Il y a deux manières de favoriser le retour au travail des chômeurs, expliquait en 2010 l’hebdomadaire libéral The Economist. L’une est de rendre inconfortable ou précaire la vie de ceux qui reçoivent une allocation chômage ; l’autre consiste à faire que la perspective d’un emploi devienne viable et attirante. » La question de la « viabilité » d’une recherche d’emploi est cependant posée quand le taux de chômage atteint ou dépasse les 10 %. Et l’« attrait » du travail salarié décline quand les rémunérations se tassent, quand le stress et les pressions se multiplient. Reste alors à rendre encore plus « inconfortable ou précaire » le sort des chômeurs.

Telle est la stratégie que les libéraux au pouvoir et les organisations économiques internationales poursuivent depuis une trentaine d’années. Les articles de John Galbraith et de Laurent Cordonnier le rappellent avec une ironie ajustée au cynisme qu’ils exposent. Avec le texte bien antérieur de Jonathan Swift (1729) qui conseillait aux pauvres d’échapper à la misère en saignant leurs enfants afin de les commercialiser sous forme de « nourrisson de boucherie », plutôt que de se saigner eux-mêmes à élever leur progéniture au risque de la voir ensuite déraper dans le crime et servir de gibier de potence, on passe de l’ironie à l’humour sardonique.

L’intérêt d’un tel registre tient à ce qu’il nous éclaire en nous épargnant l’emphase indignée, les émollientes pleurnicheries. Car qu’il s’agisse des propriétaires fonciers irlandais, des économistes de l’école de Chicago entourant Ronald Reagan, ou de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), leur opposer une protestation morale, faire appel à leurs sentiments n’aurait guère de sens. Riches, instruits, intelligents (le plus souvent...), c’est en effet en connaissance de cause qu’ils défendent une philosophie sociale conçue à leur avantage et qui, sans qu’on la caricature trop, se résume presque toujours ainsi : les riches seraient plus entreprenants s’ils payaient moins d’impôts ; les pauvres seraient plus travailleurs s’ils recevaient moins de subsides.

Des parrains aussi anciens que prestigieux fondent cette doctrine. Emissaire de la révolution américaine à Paris et rédacteur de la Déclaration d’indépendance, Benjamin Franklin estimait dès 1766 que, « plus on organise des secours publics pour prendre soin des pauvres, moins ils prennent soin d’eux-mêmes et, naturellement, plus ils deviennent misérables. Au contraire, moins on fait pour eux, plus ils font pour eux-mêmes, et mieux ils se tirent d’affaire. » En somme, abandonner les indigents à leur sort serait un moyen de leur rendre service. L’avarice devient ainsi une forme intellectuellement avancée de générosité humaine voire, osons le mot, d’aide sociale.

En temps ordinaires, une théorisation aussi aboutie de l’égoïsme serait déjà presque irrésistible. Que dire alors des temps de crise, des moments où la plupart des gouvernants nous serinent que « les caisses sont vides », qu’un endettement croissant menacerait « l’avenir de nos enfants » ? Instruit du danger collectif, de l’urgence de « faire des sacrifices », chacun imagine alors assez volontiers que, même en période d’austérité, il serait, lui, mieux remboursé de ses soins (lorsqu’il tombe malade), mieux compensé au cours de ses périodes d’inactivité (quand il devient chômeur), si d’autres, forcément moins méritants, ne l’étaient pas autant.

On le sait assez : sitôt que la confiance en l’avenir se lasse, que les murs se referment sur eux, les gens se dressent les uns contre les autres - surtout s’ils se côtoient et se concurrencent pour un même type d’emploi, de logement, d’école. Le soupçon que son niveau de vie médiocre ou le montant excessif de ses impôts s’expliqueraient par les avantages innombrables dont bénéficieraient les « assistés » alimente un baril de ressentiments que la moindre étincelle peut faire exploser. Les pyromanes ne manquent pas. En un sens, les rationalisations distinguées du Fonds monétaire international (FMI), de l’OCDE, des « boîtes à idées » ou de la Banque centrale européenne ont pour vocation d’encourager les gouvernants et les journalistes à frotter l’allumette.

Alors, sus aux parasites ! Le « devoir d’informer » va se charger de nous détailler la vie de château qu’ils mènent. « Quand on est RMiste, relevait ingénument Le Point du 28 septembre 2006, on a aussi droit à : l’allocation-logement à temps plein ; la suspension de ses dettes fiscales ; l’exonération de sa taxe d’habitation, de sa redevance, de sa cotisation à la couverture-maladie universelle ; l’accès gratuit à la complémentaire santé de la CMU ; la prime de Noël ; le tarif téléphonique social ; la réduction dans les transports, la gratuité des musées, diverses allocations supplémentaires (en fonction de son lieu d’habitation). »

Le 4 juin 2011, Le Figaro Magazine réservait à son tour sa une à une périlleuse « Enquête sur la France des assistés : ces ‘allocs’ qui découragent le travail ». La couverture représentait un jeune homme vigoureux qui, sans doute bercé par la sollicitude de l’Etat-providence, somnolait dans un hamac tricolore. De fait, si ce fainéant touchait le revenu de solidarité active (RSA), il empochait alors d’un coup la somme rondelette de 467 € par mois (700 € pour un couple sans enfant dans la même situation). RSA, « un boulet dont le coût dépasse 10 milliards d’euros », relevait donc Le Figaro Magazine, toujours précis. « Le ras-le bol monte dans les départements », mais les Alpes-Maritimes « se dotent d’une brigade antifraude au RSA, une première en France » se réjouissait-il ensuite dans un encadré nous signalant que « seize contrôleurs sont chargés de vérifier les factures d’eau, de téléphone et d’électricité. Ils travaillent avec la Caisse d’allocations familiales et peuvent croiser divers fichiers administratifs. »

Ni M. François Pinault, propriétaire du Point, ni M. Serge Dassault, propriétaire du Figaro, n’ont habitué les lecteurs de leurs publications à entourer d’autant de faveurs les contrôles de l’Etat, qu’en général ils jugent tatillons, bureaucratiques, inquisitoriaux, surtout quand ceux-ci concernent les grosses entreprises et les riches. Mais il est vrai que MM. Pinault et Dassault comptent au nombre des cent plus grosses fortunes du monde... Avec 11,5 milliards de dollars pour le premier, 9,3 milliards de dollars pour le second, l’un et l’autre disposent d’un montant presque équivalent à ce que coûte chaque année le RSA pour la totalité des Français.

Dès juillet 1984, lors de la convention du parti démocrate de San Francisco, le gouverneur de New York, Mario Cuomo, dressait l’acte d’accusation d’un individualisme libéral qui, Ronald Reagan aidant, avait déjà le vent dans les voiles : « La différence entre démocrates et républicains a toujours été mesurée en termes de courage et de confi ance. Les républicains pensent que le convoi n’atteindra jamais son objectif à moins que certains vieux, certains jeunes, certains faibles ne soient abandonnés sur les bas-côtés de la route. Nous, démocrates, croyons qu’il est possible d’arriver à bon port avec toute la famille intacte. Et nous y sommes parvenus à plusieurs reprises. Nous avons commencé lorsque Roosevelt se dressa de sa chaise roulante pour relever une nation à genoux. Wagon après wagon, frontière après frontière, toute la famille à bord. Chaque fois tendant la main à ceux qui voulaient monter dans notre convoi. Pendant cinquante ans, nous les avons tous menés à bon port, vers plus de sécurité, de dignité et de richesse. N’oublions pas que nous y sommes parvenus parce que notre nation avait confiance en elle. »

Un mois plus tard à Dallas, Phil Gramm lui répondait lors de la convention du parti républicain. Pour cet économiste, qui jouerait plus tard un rôle clé dans la (désastreuse) déréglementation financière américaine, la « famille d’Amérique » de Cuomo ne constituait qu’une ruse sémantique permettant de ne pas parler de l’Etat prédateur. Quant au convoi solidaire qu’avait évoqué le gouverneur de New York, il n’atteindrait jamais sa destination, car la locomotive n’avançait plus tant le train qu’elle tirait était bondé : « Il y a, résuma Phil Gramm, deux catégories d’Américains : ceux qui tirent les wagons et ceux qui s’y installent sans rien débourser, ceux qui travaillent et paient des impôts, et ceux qui attendent que l’Etat les prenne à sa charge. » Conclusion : il fallait débarquer les oisifs et les parasites dans une prairie ou dans le désert si on escomptait encore que la locomotive américaine retrouve sa vitesse de croisière et reprenne son périple vers la nouvelle frontière. Question discours, celui de Mario Cuomo marqua les mémoires ; nul ou presque ne se souvient des propos de Phil Gramm. Soit, mais cette année-là, Ronald Reagan remporta l’élection dans quarante-neuf des cinquante Etats...

La crise financière a porté à son acmé la consternation qu’occasionnent chez les riches les prodigalités déversées sur les pauvres. Dorénavant c’est la majorité de la population qui figure dans la ligne de mire des possédants. Car, ainsi que l’explique Laurent Cordonnier dans cet ouvrage, il s’agit pour eux de diviser le salariat afin de le vaincre tranche après tranche. Ils commencent donc par sa fraction la moins organisée, les chômeurs et les travailleurs immigrés, se réservant pour la fin l’aile la plus coriace, la plus syndicalisée. Isolée, jalousée, dépourvue d’alliés, comment parviendrait elle à défendre très longtemps ce qu’elle a autrefois conquis, et que l’OCDE, les patronats, les gouvernements et les médias ont décrété « privilèges » ?

Il en est pourtant de plus appréciables... Ainsi, depuis 2009, grâce à des injections plantureuses d’argent public, les banques ont retrouvé leurs couleurs. Elles émergent même de la crise financière plus puissantes qu’avant, plus susceptibles encore de prendre les Etats « en otage » lors d’une prochaine tempête. Et elles invoquent le poids de l’endettement, astucieusement mis entre parenthèses tant qu’il fallait débourser des montants dépassant l’entendement pour sauver Goldman Sachs, la Deutsche Bank ou BNP Paribas, comme prétexte... au démantèlement de la protection sociale et des services publics.

On ne sait pas trop si, vivant aujourd’hui, Swift aurait dû forcer son talent pour décrire la juxtaposition audacieuse d’une pratique laxiste amputant les recettes fiscales au profit des riches et d’un discours de « rigueur » visant à refouler les dépenses budgétaires de l’Etat-providence. En France, par exemple, depuis l’élection de M. Nicolas Sarkozy, la droite a successivement réduit les droits de succession, résolu d’éliminer la taxe professionnelle acquittée par les entreprises, et divisé par trois le taux d’imposition des fortunes supérieures à 3 millions d’euros. Le rapporteur général du budget, M. Gilles Carrez (UMP), a précisé par ailleurs que « les plus grandes entreprises, celles de plus de 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, paient entre 15 et 20 % de l’impôt sur les sociétés, alors qu’elles réalisent entre 50 et 70 % du chiffre d’affaires ». Ainsi, Total, dont le résultat net atteignait 10,5 milliards d’euros en 2010, n’a pas payé d’impôt sur les sociétés cette année-là. On conçoit donc volontiers qu’un ministre français, M. Laurent Wauquiez, ait dénoncé le « cancer » de l’« assistanat ». Magnanime avec Total, son gouvernement a cependant su récupérer 150 millions d’euros ailleurs, en fiscalisant les indemnités journalières versées aux victimes d’accident du travail.

Swift suggérait qu’à défaut d’être dévorés à temps, les enfants de pauvres importuneraient les passants et dès l’âge de six ans s’emploieraient à les détrousser. En revanche, insistait-il, un « nourrisson de boucherie engraissé à point fournira quatre plats d’une viande excellente ». Devant une telle alternative, comment hésiter ? Le satiriste irlandais ne connaissait pas les textes de l’OCDE, mais déjà à son époque les libéraux proclamaient que la loi du marché celle qui, dans l’Irlande du XIXe siècle, occasionnerait une des plus meurtrières famines de l’histoire de l’humanité résoudrait tous les problèmes, y compris ceux de la surpopulation. Une seule condition : qu’on la laisse jouer à plein. Ceux qui proposaient autre chose ne pouvaient être que de doux rêveurs ou de dangereux agitateurs.

Invoquer l’évidence, l’absence de choix réel, constitue un procédé familier pour garantir que des réformes, parfois un peu bourrues, se déploieront sans résistance. Ainsi, plutôt que de se résoudre, très raisonnablement, à accommoder « un jeune enfant en bonne santé et bien nourri sous forme de fricassée ou en ragoût », des écervelés ne risquaient ils pas à l’époque de proposer de sortir de la misère irlandaise grâce à une fiscalité nouvelle, des droits de douane, une réforme agraire ? Face à des suggestions aussi démentes, hurluberlues, utopiques, le satiriste imaginait cette réplique qui sonne encore aujourd’hui comme un appel à l’action : « Qu’on ne vienne pas me parler de ces expédients ni d’autres mesures du même ordre, tant qu’il n’existe pas le moindre espoir qu’on puisse tenter un jour, avec vaillance et sincérité, de les mettre en pratique. »

Certains de ces expédients utopiques ont sans doute été mis en pratique puisque les repas irlandais n’incluent toujours pas dans leurs menus les mets « excellents et nourrissants » que Swift avait autrefois imaginés.

 

Commander en ligne

 

 

http://boutique.monde-diplomatique.fr/preface-galbraith

 

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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 16:48

 

Accord sur le travail :
Sarko l’a rêvé, Hollande l’a fait !

 

http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/accord-sur-le-travail-sarko-l-a-129227

 

par Pingouin094 (son site) samedi 19 janvier 2013

 


L’Accord National Interprofessionnel (ANI) dit « Accords de Wagram » modifiant en profondeur le droit du travail qui vient d’être signé est loin d’être un accord « gagnant-gagnant », et une réussite du dialogue social. Au contraire, on peut le résumer en disant qu’il s’agit d’un coup de force contre le dialogue social, donnant des miettes aux salariés et le jackpot au patronat … sous un gouvernement socialiste !


Un coup de force contre le dialogue social !

Cet accord est un coup de force contre le dialogue social. Il est certes parfaitement légal en janvier 2013, mais il est surtout minoritaire et n’aurait jamais été approuvé après l’entrée en vigueur de l’ensemble des dispositions de la loi de réforme de la représentativité syndicale du 20 août 2008 qui prendront effet au plus tard le 21 août 2013 :

Participaient aux négociations les 5 syndicats représentatifs au niveau interprofessionnel : CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, n’y participaient pas les 2 syndicats non-représentatifs, l’UNSA et Solidaires (Sud). L’accord a été signé par la CFDT, la CFTC, la CFE-CGC qui représentent 38.7% des salariés selon les élections prud’homales de 2008. Il a été dénoncé par la CGT et FO qui représentent 49.7% des salariés selon les mêmes élections. Plus encore, si on additionne les voix des syndicats non-représentatifs (UNSA qui soutient l’accord, Solidaires qui le dénonce), on arrive à 45% pour l’accord, 53.6% contre. Il s’agit clairement d’un accord minoritaire.

Mais jusqu’au 21 août 2013, la loi stipule qu’un accord doit être approuvé par un ou plusieurs syndicats représentatifs ayant obtenu au moins 30% des suffrages aux élections professionnelles (38.7% dans notre cas), et ne pas être contesté par des syndicats représentatifs ayant obtenus au moins 50% (49.7% dans notre cas). A 0.3% prêt, et 6 mois prêt, l’accord est valable. Car l’audience de chaque syndicat doit être réévaluée au 1ersemestre 2013 et au plus tard le 21 août 2013en tenant compte de l’ensemble des élections professionnelles durant la période 2008 – 2013 et notamment de la mise en place d’élections dans les TPE où la CGT est ressortie renforcée et la CFDT affaiblie. A l’issu de cette mesure d’audience, les syndicats signataires d’un accord devront désormais représenter 50% des salariés et non plus 30%. Dans ces conditions, il est vraisemblable que la CGT et FO auraient été en mesure de bloquer l’accord en refusant d’y apposer leur signature, s’il avait été négocié en août 2013 et non en janvier 2013.

Le gouvernement socialiste a délibérément choisi d’imposer une négociation sociale majeure avant que le poids des syndicats réformistes ne risque d’être considérablement réduit. C’est un choix politique dramatique pour un gouvernement se prétendant « de gauche » et cela doit être dénoncé.

Tout ceci délégitime fortement l’ « accord » signé entre les organisations patronales et certains syndicats minoritaires. Il rend au contraire tout à fait légitime de poursuivre la bataille pour que les parlementaires ne le ratifient pas « tel quel », mais l’amende dans un sens plus favorable aux salariés.

Des miettes pour les salariés

Les contrats courts,

Flexibilite.gifLa principale avancée de l’accord pour les salariés serait la sur-taxation des contrats courts : CDD de moins d’un mois à 3 mois. Cet accord exclu cependant les contrats saisonniers, les contrats « pour une tâche précise et temporaire » et la surtaxation est réduite pour les CDD dit d’ « usage » (comme les sondages, branche professionnelle de la patronne du Medef. On n’est jamais mieux servi que par soi-même). Cela fait déjà quelques trous dans la raquette.

Mais surtout l’intérim est exclu de la surtaxation. L’accord se résume plus à une victoire du patronat de l’intérim qu’à une victoire des salariés. Les salariés basculeront d’un CDD à une mission d’intérim, je ne suis pas sûr que la différence change profondément leur quotidien et sécurise leur parcourt professionnel.

D’autant que le patronat a négocié en compensation une exonération de cotisations patronales pour les jeunes de moins de 26 ans pendant 3 mois, 4 mois dans les entreprises de moins de 50 salariés L’ensemble des deux mesures (surtaxation des cotisations pour les CDD court d’un côté, exonération pour les jeunes de moins de 26 ans de l’autre) devrait coûter 50 millions à l’assurance chômage, autant de charge patronale en moins pour le patronat.

La complémentaire santé

L’accord devrait permettre à 4 millions de salariés d’accéder à une complémentaire santé, ce qui semble un grand progrès social. Sauf que l’entreprise définit seule, sans concertation avec les représentants du personnel, l’organisme chargé de la complémentaire santé. Un immense et nouveau marché s’ouvre donc aux assurances privés, et les salariés n’auront aucune liberté de choix pour adhérer à des mutuelles plutôt qu’à des assurances privées !

Là encore, cette prétendue avancée sociale a un étrange goût de victoire pour le patronat de l’assurance privée.

Le droit de recharge de l’assurance chômage

Les salariés devraient conserver leur reliquat de droit au chômage s’ils reprennent un emploi. Sauf que le détail de la mesure est renvoyé à la future renégociation de la convention Unedic. « Les promesses n’engagent que ceux qui y croient ».

Le compte personnel de formation.

Le nouveau compte personnel de formation de 20h par an dans la limite de 120 heures est exactement du même montant que le DIF. Ce droit devient transférable d’une entreprise à l’autre, rien ne change en profondeur sur la formation. C’est un gain, certes, mais en aucun cas « historique ».

La mobilité volontaire sécurisée

Les salariés de plus de 2 ans d’ancienneté des entreprises de plus de 300 personnes pourront aller découvrir un emploi dans une autre entreprise tout en ayant l’assurance de pouvoir revenir dans leur emploi actuel, ou du moins un emploi similaire. Voilà une avancée qui pourrait sécuriser la mobilité volontaire des salariés.

Sauf que ce droit est soumis à un avenant au contrat de travail et donc à l’accord de l’employeur. On imagine que le nombre d’employeurs prêt à vous laisser aller voir à la concurrence si l’herbe y est plus verte et à vous accueillir avec le sourire si vous décidez de revenir sera assez peu élevé.

Présence de salariés dans les Conseils d’Administrations des grandes entreprises

Dirrigeants-Stresses.jpgLes salariés auront des représentants avec voix délibératives dans les conseils d’administrations des grandes entreprises. Cela pourrait être une très grande avancée si elle n’était pas sérieusement limitée dans les faits.

D’une part, il ne s’agit que des très grandes entreprises (5000 salariés en France, 10 000 dans le monde), cette avancée ne concernera donc qu’un nombre très réduit d’entreprises (environs 200). D’autre part, le pouvoir de vote y sera purement symbolique car les représentants des salariés y seront extrêmement minoritaires (un ou deux).

Surtout, le représentant des salariés sera soumis à un devoir de confidentialité qui limitera grandement la portée de son action. De plus, en échange, le patronat a négocié une refonte globale de l’information aux Instances Représentatives du Personnel ( CE, CHSCT et autres ) d’ici un an et dont on peut craindre une sérieuse perte de qualité de l’information, non seulement pour les 200 plus grandes entreprises, mais également pour toutes les autres.

Le temps partiel

Les temps partiel passent de 20h par semaine à 24h par semaine minimum. Une avancée qui doit également être tempérée : le calcul des 24h par semaine sera lissé tout au long de l’année selon les périodes de plus ou moins grande activité de l’entreprise ; avec les conséquences de cette annualisation qu’on peut imaginer pour la vie de famille des personnes concernées, dont les horaires dépendront désormais du bon vouloir de l’employeur.

D’autres parts, pour les branches professionnelles employant au moins un tiers de salariés à temps partiels, de futures négociations sont prévues pour fixer par exemple le nombre d’interruption dans la journée (aujourd’hui, une seule interruption est possible. Demain ?) ou le délai de prévenance en cas de modification des horaires notamment. On peut craindre le pire …

De grandes avancées pour le patronat

Création d’un CDI intermitant :

Patron-tableRase.jpgLe CDI est attaqué de multiple manière. La première est celle d’une expérimentation du CDI intermittent (c'est-à-dire que le salarié alternerait des périodes travaillés et des périodes chômées tout en restant dans le cadre d’un CDI) dans 3 secteurs (chocolaterie, article de sport, formation). Mais si l’expérimentation est jugée positive (par le patronat), on l’imagine s’étendre rapidement.

Accords de maintien de l’emploi.

L’accord officialise le chantage à l’emploi. Désormais, en cas d’accord de maintien de l’emploi en échange d’un chômage partiel ou d’une baisse de salaire, les salariés qui refuseront seront licenciés pour motif économique avec cause réelle et sérieuse, sans possibilité de contestation juridique ! Même le gouvernement Fillon n’avait pas osé aller aussi loin dans sa loi de 2004.

Reclassement forcé.

Dans la même veine, un salarié qui refusera un reclassement dans sa société en cas de réorganisation se verra licencié pour motif personnel ! Les limites géographiques à une telle mobilité forcée sont renvoyées à d’autres négociations. On peut s’attendre au pire une fois encore.

Ces deux accords portent un coup de canif très sérieux à l’essence du CDI. Désormais, le salarié perd sa capacité individuelle à refuser une modification substantielle de son contrat de travail ! Et c’est sous la gauche que ça arrive !

Dérogation aux plans sociaux

En cas d’accord majoritaire avec les syndicats de salariés, une entreprise pourra déroger dans un sens moins favorable aux salariés à la réglementation sur les plans sociaux.

Dans la même veine, les délais de mise en œuvre et de contestation des plans sociaux sont fortement réduits ! L’actualité de ces dernières années a pourtant montré que c’était un élément essentiel de la capacité des syndicats à s’opposer à un plan social.

Réduction des délais de contestations.

Le délais de contestation aux prudhommes est réduit de 5 ans à 2 ans, le délais de contestation pour les heures supplémentaires est réduit de 5 ans à 3 ans.

On le voit, c’est un accord fondamentalement défavorable aux salariés, totalement favorable au patronat qui a été signé par les syndicats réformistes et minoritaires, avec le regard bienveillant du gouvernement socialiste. Il peut et doit être contesté par la gauche et ne doit pas être transcrit tel quel dans la loi au Parlement.

 

PS : Je veux rendre hommage à l'analyse de Gérard Filoche, ancien inspecteur du travail, syndicaliste CGT et membre du Bureau National du PS (nul n'est parfait) dont je me suis largement inspiré.

PPS : Article initialement paru sur mon blog personnel. 

 



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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 16:29

 

Samedi 30 mars 2013

Nucléaire RPDC-USAC'est la loi du genre dans le domaine des médias : les réactions à chaud mettent en avant l'information inédite ou sensationnelle (le "scoop") pour "créer l'événement", le terme même de "créer" étant en lui-même significatif puisqu'il ne s'agit pas seulement de relayer une information, mais de l'interpréter et de la mettre en contexte afin d'amener l'opinion publique, sinon les décideurs politiques eux-mêmes, à agir et réagir. En ce sens, mise à part une minorité de lecteurs, d'auditeurs ou de téléspectateurs avertis, l'opinion peut facilement être orientée dans un sens donné. Pour notre part, au sein de l'Association d'amitié franco-coréenne, nous avons toujours préféré l'analyse, laquelle s'inscrit dans la durée et exige un recoupement des sources, aux réactions à vif. C'est le sens des articles que nous écrivons depuis des mois sur la montée actuelle des tensions dans la péninsule coréenne, où nous montrons que l'escalade ne peut pas, par nature, être le fait d'une seule des parties - alors que les opinions occidentales sont préparées à l'idée d'une réaction ferme des Etats-Unis aux "provocations" de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), selon la terminologie utilisée par les armées américaines et sud-coréennes. Les communicants de ces deux armées, en investissant largement le champ des médias, parviennent ainsi à influencer l'opinion dans un sens favorable aux intérêts de Washington et de Séoul. Dans ce contexte, une nouvelle a défrayé la chronique des médias le samedi 30 mars 2013 : la RPDC serait en état de guerre, et aurait donc déclaré la guerre à la Corée du Sud et aux Etats-Unis. Une telle nouvelle a été accueillie comme pain bénit par les faucons américains et sud-coréens dans leur entreprise de diabolisation de la Corée du Nord. Las, le tuyau était percé : non seulement l'agence officielle nord-coréenne n'a jamais parlé de déclaration de guerre, mais une erreur de traduction serait intervenue... Explication de texte et mise au point.

 


La nouvelle est tombée ce samedi 30 mars 2013 par une dépêche de l'agence russe Ria Novosti, une des meilleures sources d'informations sur la Corée du Nord qui soit indépendante des gouvernements des pays occidentaux et de la Corée du Sud : "la déclaration faite samedi par Pyongyang selon laquelle la Corée du Nord était en 'état de guerre' avec le Sud résulte d'une erreur de traduction, ont affirmé les autorités nord-coréennes, précisant qu'il s'agissait seulement de la volonté de Pyongyang de réagir ''selon les lois applicables en temps de guerre' à toute agression étrangère."

Il n'y a donc pas d' "état de guerre", ni a fortiori de "déclaration de guerre", comme l'ont interprété un peu hâtivement plusieurs médias. Au demeurant, d'un point de vue juridique, si des actes engageant les Etats comme les déclarations de guerre obéissent à des procédures formelles (en France, une déclaration de guerre requiert une autorisation du Parlement), dans la pratique les déclarations de guerre sont tombées en désuétude, l'exécutif décidant seul des actions militaires, entreprises dans des délais jugés incompatibles avec ceux, plus lents, des travaux parlementaires. Aujourd'hui, on constate seulement des situations, pouvant être qualifiée de "tensions", de "guerre" ou encore d' "opérations", selon une terminologie choisie à dessein par l'émetteur d'informations afin d'influencer l'opinion. Pour reprendre l'exemple de la France, l'engagement actuel des forces militaires au Mali a été suivi d'un débat dans les deux chambres du Parlement, mais il n'y a pas eu de délibération préalable, ni de déclaration de guerre.

Dans l'escalade actuelle autour de la péninsule, les autorités nord-coréennes s'étaient de même déjà placées dans une position de constat d'une situation donnée, en observant que l'accord d'armistice avait de facto pris fin au regard des actions engagées par les Etats-Unis. De ce point de vue, il ne pouvait donc pas s'agir d'une rupture unilatérale de l'accord d'armistice de 1953, comme le leur avait reproché le gouvernement américain.

Dans la nuit du 29 mars, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un avait déjà donné l'ordre de placer les missiles de la RPDC en position de combat afin de pouvoir frapper, en cas de provocations américaines, les bases des Etats-Unis situées sur le continent américain, dans le Pacifique et en Corée du Sud. Une semaine plus tôt, le commandement des troupes américaines en Corée du Sud et le chef d'état-major sud-coréen avaient rendu publique l'existence d'un nouvel accord militaire avec la Corée du Sud comportant un plan d'attaque contre la Corée du Nord, en évoquant l'hypothèse, bien sûr inverse à celle des Nord-Coréens, de provocations de la Corée du Nord... Mais dans ce conflit d'interprétations et de points de vue, les faits sont têtus : ce sont aujourd'hui les Américains qui manoeuvrent à proximité immédiate de la Corée du Nord, et pas l'inverse.

US attack NK map SPARK

Scénario d'attaque contre la Corée du Nord (source : Solidarity for Peace and Reunification of Korea)

En tout état de cause, la RPDC s'estime gravement menacée. Publiée par l'agence officielle nord-coréenne KCNA le 30 mars 2013 (voir ci-dessous), la déclaration conjointe "du Gouvernement, des partis politiques et des organisations de la RPDC" a adopté un ton martial - même si l'on retire les propos liminaires et le titre de la dépêche d'agence selon lesquels les relations intercoréennes sont dans un "état de guerre", puisqu'il s'agit d'une erreur de traduction, comme l'a indiqué Ria Novosti :

- le premier point, qui a fait coulé le plus d'encre, concerne les conséquences de la situation actuelle sur les relations intercoréennes : alors que l'armistice ayant mis fin aux combats de la guerre de Corée a entraîné une situation ambiguë (ni guerre, ni paix), la RPDC estime que les Etats-Unis et leurs alliés sud-coréens ont rendu caduc l'accord d'armistice et que, à présent, "les relations entre le Nord et le Sud seront régies selon les lois du temps de guerre. [...] En conséquence, la RPDC punira immédiatement la moindre provocation blessant sa dignité et sa souveraineté par des actions résolues et sans merci sans avertissement préalable" ; il s'agit, dans un style propre à la RPD de Corée, de dispositions analogues à celles annoncées il y a une semaine par les Etats-Unis dans le nouvel accord de défense avec la Corée du Sud ;

- le deuxième point précise le champ de la mise en garde au regard des potentielles provocations américaines (de ce point de vue, la RPDC est plus transparente que les Etats-Unis puisqu'elle définit la nature de ce qu'elle considère être une provocation, alors que les Etats-Unis entretiennent le flou sur ce que serait selon eux, a contrario, une provocation nord-coréenne qui légitimerait une action de leur part) : "si les Etats-Unis et le groupe fantoche sud-coréen commettent une provocation militaire pour déclencher une guerre contre la RPDC en tout lieu y compris les cinq îles de la mer de Corée occidentale ou le long de la ligne militaire de démarcation, le conflit ne serait pas limité, mais conduirait à une guerre totale et une guerre nucléaire" ; ce point vise à prévenir toute violation du territoire nord-coréen en mettant en garde contre les risques, dans cette hypothèse, d'un conflit généralisé ; ce n'est pas la première fois que la RPDC déclare qu'elle n'acceptera pas le moindre empiètement sur son territoire national, mais il est intéressant de noter que cette déclaration intervient au lendemain du survol de la Corée par des bombardiers américains furtifs B2, qui a laissé planer la menace de frappes aériennes ; par ailleurs, contrairement à ce que veulent faire accroire les communicants de l'armée américaine et leurs relais dans les médias, la Corée du Nord ne se place pas en position d'agresseur, mais dans la situation d'un Etat exerçant son droit de légitime défense et qui riposterait à une agression extérieure ; c'est dans cette seule hypothèse que la RPDC précise qu'une agression impliquerait une riposte nord-coréenne contre n'importe quelle base des Etats-Unis, qu'elle soit située sur le territoire américain, dans le Pacifique ou en Corée du Sud ;

- dans le troisième et dernier point, la RPD de Corée précise qu'elle serait alors engagée "dans une grande guerre pour la réunification nationale", et qu'elle ne laisserait pas échapper une "occasion en or de remporter la victoire finale" ; la déclaration décrit alors le scénario d'une "guerre éclair", dans les faits très proche de l'offensive nord-coréenne qui l'avait conduit, dans les premiers jours de la guerre de Corée en 1950, à occuper presque toute la péninsule, avant la contre-offensive des troupes des Nations Unies sous commandement américain, menée jusqu'à la frontière chinoise, suivie d'une intervention de la Chine dans le conflit puis du reflux des Américains et de leurs alliés avant, in fine, la stabilisation du front autour de l'actuelle zone démilitarisée séparant les deux Corée.

Alors que cette déclaration est généralement interprétée par les médias occidentaux comme une simple escalade verbale, il serait erroné de sous-estimer le sentiment d'insécurité réel des Nord-Coréens et la volonté d'affermir l'unité nationale autour du Parti et des dirigeants. Par ailleurs, vis-à-vis du monde extérieur, la détermination des Nord-Coréens est de nature à dissuader les Etats-Unis de toute aventure militaire et, finalement, prévenir des risques de dérapage vers un nouveau conflit. Selon l'adage romain, "Si vis pacem, para bellum", "Si tu veux la paix, prépare la guerre".

Sources : AAFC, KCNA, Ria Novosti

 

Texte en anglais de la dépêche du 30 mars 2013, tel que publié sur le site de l'agence KCNA

North-South Relations Have Been Put at State of War : Special Statement of DPRK

Pyongyang, March 30 (KCNA) -- The government, political parties and organizations of the DPRK released the following special statement on Saturday:

The moves of the U.S. imperialists to violate the sovereignty of the DPRK and encroach upon its supreme interests have entered an extremely grave phase. Under this situation, the dear respected Marshal Kim Jong Un, brilliant commander of Mt. Paektu, convened an urgent operation meeting on the performance of duty of the Strategic Rocket Force of the Korean People's Army for firepower strike and finally examined and ratified a plan for firepower strike.

The important decision made by him is the declaration of a do-or-die battle to provide an epochal occasion for putting an end to the history of the long-standing showdown with the U.S. and opening a new era. It is also a last warning of justice served to the U.S., south Korean puppet group and other anti-reunification hostile forces. The decision reflects the strong will of the army and people of the DPRK to annihilate the enemies.

Now the heroic service personnel and all other people of the DPRK are full of surging anger at the U.S. imperialists' reckless war provocation moves, and the strong will to turn out as one in the death-defying battle with the enemies and achieve a final victory of the great war for national reunification, true to the important decision made by Kim Jong Un.

The Supreme Command of the KPA in its recent statement solemnly declared at home and abroad the will of the army and people of the DPRK to take decisive military counteraction to defend the sovereignty of the country and the dignity of its supreme leadership, as regards the war moves of the U.S. and south Korean puppets that have reached the most extreme phase.

Not content with letting B-52 make sorties into the sky over south Korea in succession despite the repeated warnings of the DPRK, the U.S. made B-2A stealth strategic bomber and other ultra-modern strategic strike means fly from the U.S. mainland to south Korea to stage a bombing drill targeting the DPRK. This is an unpardonable and heinous provocation and an open challenge.

By taking advantage of the U.S. reckless campaign for a nuclear war against the DPRK, the south Korean puppets vociferated about "preemptive attack" and "strong counteraction" and even "strike at the commanding forces", openly revealing the attempt to destroy monuments symbolic of the dignity of the DPRK's supreme leadership.

This clearly shows that the U.S. brigandish ambition for aggression and the puppets' attempt to invade the DPRK have gone beyond the limit and their threats have entered the reckless phase of an actual war from the phase of threat and blackmail.

The prevailing grim situation more clearly proves that the Supreme Command of the KPA was just when it made the judgment and decision to decisively settle accounts with the U.S. imperialists and south Korean puppets by dint of the arms of Songun, because time when words could work has passed.

Now they are openly claiming that the B-2A stealth strategic bombers' drill of dropping nuclear bombs was "not to irritate the north" but for "defense". The U.S. also says the drill is "to defend the interests of its ally". However, it is nothing but a lame pretext to cover up its aggressive nature, evade the denunciation at home and abroad and escape from the DPRK's retaliatory blows.

The era when the U.S. resorted to the policy of strength by brandishing nuclear weapons has gone.

It is the resolute answer of the DPRK and its steadfast stand to counter the nuclear blackmail of the U.S. imperialists with merciless nuclear attack and their war of aggression with just all-out war.

They should clearly know that in the era of Marshal Kim Jong Un, the greatest-ever commander, all things are different from what they used to be in the past.

The hostile forces will clearly realize the iron will, matchless grit and extraordinary mettle of the brilliant commander of Mt. Paektu to the effect that the earth cannot exist without Songun Korea.

Time has come to stage a do-or-die final battle.

The government, political parties and organizations of the DPRK solemnly declare as follows reflecting the final decision made by Kim Jong Un at the operation meeting of the KPA Supreme Command and the unanimous will of all service personnel and people of the DPRK who are waiting for a final order from him.

1. From this moment, the north-south relations will be put at the state of war and all the issues arousing between the north and the south will be dealt with according to the wartime regulations.

The state of neither peace nor war has ended on the Korean Peninsula.

Now that the revolutionary armed forces of the DPRK have entered into an actual military action, the inter-Korean relations have naturally entered the state of war. Accordingly, the DPRK will immediately punish any slightest provocation hurting its dignity and sovereignty with resolute and merciless physical actions without any prior notice.

2. If the U.S. and the south Korean puppet group perpetrate a military provocation for igniting a war against the DPRK in any area including the five islands in the West Sea of Korea or in the area along the Military Demarcation Line, it will not be limited to a local war, but develop into an all-out war, a nuclear war.

It is evident that any military conflict on the Korean Peninsula is bound to lead to an all-out war, a nuclear war now that even U.S. nuclear strategic bombers in its military bases in the Pacific including Hawaii and Guam and in its mainland are flying into the sky above south Korea to participate in the madcap DPRK-targeted nuclear war moves.

The first strike of the revolutionary armed forces of the DPRK will blow up the U.S. mainland and its bases for aggression in the Pacific operational theatres including Hawaii and Guam and reduce not only its military bases in south Korea but the puppets' ruling institutions including Chongwadae and military bases to ashes at once, to say nothing of the aggressors and the provokers.

3. The DPRK will never miss the golden chance to win a final victory in a great war for national reunification.

This war will not be a three-day-war but it will be a blitz war through which the KPA will occupy all areas of south Korea including Jeju Island at one strike, not giving the U.S. and the south Korean warmongers time to come to their senses, and a three-dimensional war to be fought in the air, land and seas and on the front line and in the rear.

This sacred war of justice will be a nation-wide, all-people resistance involving all Koreans in the north and the south and overseas in which the traitors to the nation including heinous confrontation maniacs, warmongers and human scum will be mercilessly swept away.

No force on earth can break the will of the service personnel and people of the DPRK all out in the just great war for national reunification and of all other Koreans and overpower their might.

Holding in high esteem the peerlessly great men of Mt. Paektu, the Korean people will give vent to the pent-up grudge and realize their cherished desire and thus bring a bright day of national reunification and build the best power on this land without fail.

 

http://www.brujitafr.fr/article-non-la-coree-du-nord-n-a-pas-declare-la-guerre-a-la-coree-du-sud-et-aux-etats-unis-116732404.html

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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 16:24

 

BOLIVIE : Morales annule son programme en raison d'un "problème respiratoire"

 

 

 

 

© reuters.

 

Chavez une autre victime de la CIA ?

 

Les dirigeants "insoumis"sud-américains semblent attraper le cancer avec une "régularité" étrange... + commentaire

 

 


Le président bolivien, Evo Morales, a annulé lundi un programme chargé, en raison "d'un problème respiratoire compliqué", a indiqué le vice-président Alvaro Garcia. Le président Morales, qui commence habituellement ses journées à 5 ou 6 heures du matin et les termine bien après minuit, avait sept activités prévues ce lundi dans la capitale La Paz et dans l'ancienne ville minière de Potosi (sud-ouest).

 

Les médecins, après avoir diagnostiqué un "problème respiratoire compliqué", l'ont "obligé" à se reposer et à "suivre une série de traitements pour améliorer sa santé", a expliqué le vice-président.

Le président bolivien, âgé de 53 ans, avait été brièvement hospitalisé l'an dernier pour une série d'examens médicaux, en raison de vertiges et d'étourdissements, attribués ensuite par les médecins "à la fatigue, une mauvaise alimentation et peut-être une usure physique".

Evo Morales, président depuis 2006, est particulièrement actif et très fréquemment en déplacement en province, ce qui lui donne de longues journées de travail. Sportif régulier, notamment adepte du football, il n'a pas à ce jour d'antécédent grave de santé.

 

source

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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 16:14

 

La crise larvée des pays du Golfe

LE MONDE | 01.04.2013 à 14h34 • Mis à jour le 01.04.2013 à 15h36 Hugo Micheron (Spécialiste du Moyen-Orient, diplômé du King's College de Londres et de Sciences Po Aix)

 

 

Richissime Etat gazier du Golfe, le Qatar a été épargné par la vague de contestation qui a soufflé sur le monde arabe et se pose en champion des soulèvements antigouvernementaux.

Des pays du Golfe, on ne voit en ce début d'année que le Qatar et ses nouvelles vitrines françaises : le récent rachat du Paris-Saint-Germain et les investissements dans les banlieues.

Pourtant à Bahreïn, deux ans après l'écrasement de la révolution par les chars saoudiens, les manifestations en faveur de la démocratie continuent. Par-delà le débat créé par les placements qataris, les tensions dont Bahreïn est l'épicentre sont révélatrices d'un séisme en devenir. La capacité des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG : Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes uni, Koweït, Oman, Qatar) à poursuivre durablement leur expansion internationale est incertaine.

Derrière leur force de frappe financière couve en effet le dérèglement d'un modèle économique rentier, dont les prémices sont perceptibles dans les crises énergétique, de l'emploi et fiscale auxquelles ils font face.

La question énergétique est particulièrement emblématique, car la région est un carrefour planétaire en la matière. Cette situation ne l'empêche pourtant pas de faire face à des pénuries d'électricité. La consommation domestique a en effet explosé durant la dernière décennie. Entre 2000 et 2009, les demandes de gaz naturel et de pétrole ont par exemple augmenté de 29 % et de 41 % au Koweït.

DES SUBVENTIONS COLOSSALES

Cet emballement est lié à la croissance rapide du pouvoir d'achat et a été permis par les subventions colossales dans ce secteur  – de 1,2 % du produit intérieur brut (PIB) au Qatar à 7 % en Arabie saoudite. Ainsi, les pays du Golfe sont devenus les plus grands consommateurs d'énergie au monde par habitant, sans même être industrialisés.

Un Qatari, un Emirati ou un Koweïti consomment en moyenne deux fois plus qu'un Européen tandis que l'Arabie saoudite a les mêmes besoins énergétiques que l'Allemagne, 4e puissance industrielle mondiale et deux fois et demie plus peuplée. Si la tendance se poursuit, le royaume consommera en 2028 l'équivalent de 8,3 millions de barils de pétrole par jour, soit plus qu'il n'en exportait en 2009.

Pour répondre à pareille expansion de la demande interne, les pays du Golfe seraient contraints de produire 80 %d'énergie en plus d'ici à 2015 par rapport au niveau de 2008, objectif qu'ils sont très loin d'être en phase d'accomplir.

La situation de l'emploi est tout aussi préoccupante. Premier indicateur en berne, la productivité des travailleurs nationaux a continuellement décliné depuis 1970, alors même que la richesse n'a fait que croître dans la région grâce aux exportations de pétrole et de gaz.

Dans le même temps, le secteur des hydrocarbures n'a créé qu'un nombre marginal d'emplois. Les taux de croissance deux à trois fois supérieurs à la moyenne internationale n'ont pas empêché une augmentation constante du chômage. A l'exception du Qatar, il frappe aujourd'hui entre 10 % et 20 % de la population active de la région.

UNE SITUATION INTENABLE

Contraintes d'embaucher en masse dans la fonction publique pour compenser le manque d'opportunités, ces monarchies font aujourd'hui face à un phénomène de saturation bureaucratique. Ces créations de poste pouvaient se justifier dans les années 1980 alors que la région était trois fois moins peuplée.

Cette situation est aujourd'hui intenable : l'Etat emploie 90 % des nationaux au Qatar ou au Koweït, plus des trois quarts en Arabie saoudite. Bahreïn s'est même doté d'un appareil technocratique pour traiter les dossiers urgents à la place du gouvernement, véritable mastodonte paralysé par le poids d'une administration surdéveloppée.

En outre, activer cette soupape ne suffira plus pour combler le manque de travail car, dans les vingt prochaines années, pas moins de 4 millions d'emplois devront être créés dans la région, selon la Banque mondiale.

La responsabilité en incombera donc aux entreprises privées. Cependant, elles se montrent déjà aujourd'hui incapables de relever ce défi. Elles ne créent que 82 000 nouveaux postes par an, soit moins du quart des besoins actuels.

Le secteur marchand est, de plus, très peu attractif pour les nationaux du Golfe, car les rémunérations dans le public sont, pour des raisons clientélistes, déconnectées de la réalité économique.

A titre d'exemple, aux Emirats arabes unis (EAU), le salaire mensuel moyen dans le privé s'élève à 700 dollars, mais il atteint 5 500 dollars dans l'administration. Il est ainsi devenu rationnel pour les diplômés du Golfe de rejoindre les listes d'attente pour entrer dans la fonction publique, quitte à vivre pendant plusieurs années sur le salaire d'un proche, plutôt que d'accepter un poste dans le privé.

En conséquence, ce sont les travailleurs expatriés, en constante augmentation, qui viennent compenser le manque de candidats autochtones, au point de représenter aujourd'hui plus des deux tiers de la population active du CCG.

Les mesures mises en place par les autorités, à l'image de l'imposition de quotas de nationaux par entreprise, ne permettent pas de répondre aux besoins d'embauche des citoyens.

ACHETER LA PAIX SOCIALE

Le tableau s'assombrit encore si l'on tient compte des tendances budgétaires. Dans les six pays du CCG, les dépenses publiques augmentent à un rythme incontrôlé.Cela est dû à la forte croissance de la population bénéficiaire et aux pratiques de ces régimes autoritaires, qui redistribuent une partie de la rente pour acheter la paix sociale. L'Etat saoudien, exemple le plus révélateur, dépense quatre fois plus aujourd'hui qu'à la fin des années 1990.

A l'heure actuelle, si le baril de pétrole venait à chuter au-dessous de 40 dollars, les finances publiques seraient déficitaires dans les six pays du CCG. Déjà, Bahreïn et Oman puisent dans leurs réserves pour financer une partie de leurs dépenses.

Aux EAU, le point d'équilibre budgétaire est garanti, selon l'Institut international de la finance, avec un baril de pétrole à 85 dollars.

 Il en va de même en Arabie saoudite, où il pourrait grimper jusqu'à 115 dollars d'ici à 2015 si les dépenses publiques continuent d'augmenter au rythme prévisible de 4 % par an. Dans un tel scénario, le royaume aura épuisé ses réserves de capital placées à l'étranger avant la fin de la décennie.

Au Qatar et au Koweït, l'équilibre budgétaire est encore raisonnablement garanti par un baril de pétrole à 50 dollars, mais ce niveau a doublé depuis 2003. Les situations varient donc d'un pays à l'autre, mais les trajectoires engagées sont similaires.

Ce constat de crise latente des pays du CCG est habituellement minimisé au motif que les régimes ont lancé d'ambitieux programmes de modernisation économique. Or, s'il est vrai que depuis 2008 les monarchies ont fait preuve de réformisme, les politiques mises en place sont toutes de nature à consolider les structures rentières existantes.

La production agricole et manufacturière reste atone, représentant, comme en 2000, 11 % du PIB régional. Le Golfe continue d'importer quasiment tous types de biens : des pistaches aux Hummer, en passant par les climatiseurs et les panneaux solaires. De même, à l'exception de Bahreïn, les Etats du CCG sont importateurs nets de services.

Si l'immobilier, la construction, le tourisme, la logistique, la finance voire l'industrie pétrochimique ont le vent en poupe, leur dynamisme n'est qu'apparent. Les économies du Golfe sont en effet sous perfusion des réinvestissements de la manne financière qui s'élevaient, en 2011, à 2 400 milliards de dollars, soit deux fois le PIB régional.

DES PROJETS EXUBÉRANTS FLEURISSENT

Malgré ces sommes astronomiques, ces activités n'arrivent pas à dynamiser le marché de l'emploi.Dans de telles conditions, il n'est pas interdit de s'interroger sur la pertinence des projets exubérants qui fleurissent dans la région : pistes de ski en plein désert, îlots artificiels recréant la carte du monde à Dubaï, complexe hôtelier sous-marin aux EAU.

La stratégie de multiplication des flux de rentes, notamment par les placements des fonds souverains à l'étranger, permettra certainement de fournir un apport financier substantiel à ces pays ; voire, comme le prévoit le Qatar, de générer à l'horizon 2030 des revenus équivalents à ceux des hydrocarbures aujourd'hui.

Pour autant, à l'image de l'argent du pétrole actuellement, ces nouvelles ressources ne répondront ni au besoin d'emplois, ni à l'emballement de la dépense publique et de la consommation énergétique.

La confiance affichée par les élites du Golfe en leur capacité à transformer le système rentier en des économies postindustrialisées peut être mise en doute. Si ces pays ont pu, grâce aux pétrodollars, importer en cinquante ans les standards de vie occidentaux pour une partie de leurs concitoyens, jeter les bases d'une économie productive en moins d'une génération est une mission autrement plus compliquée.

Les débats actuels autour du développement économique et politique du Golfe sous-estiment donc la profondeur des enjeux domestiques et surévaluent la capacité des régimes à y répondre.

Alors que les tendances lourdes engagées dans le Golfe font courir le risque d'un effondrement généralisé de leur modèle rentier, l'heure est, dans les médias ou au sein des institutions internationales, à l'engouement pour des réformes pourtant conduites dans une opacité quasi totale.

Les mobilisations populaires de 2011 à Bahreïn, Oman et en Arabie saoudite en soulignent déjà les limites. Les programmes de développement mis en place dans le Golfe ne sont pas viables et ne préparent pas l'ère de l'après-pétrole. L'absence de solution concrète apportée par les élites vieillissantes de ces pétromonarchies pose problème : comment croire que le Golfe demeure à l'abri des bouleversements profonds qui secouent le monde arabe depuis deux ans ?

Hugo Micheron (Spécialiste du Moyen-Orient, diplômé du King's College de Londres et de Sciences Po Aix)

Hugo Micheron

Diplômé du King's College de Londres et de Sciences Po Aix, spécialiste du Moyen-Orient et auteur d'un travail de recherche sur les programmes de développement des pays du Golfe intitulé : "An immobile development process. Analysing current structural evolutions of Arab Gulf rentier states toward a sustainable economic growth". Ses travaux portent sur les évolutions économiques et politiques des pays du Moyen-Orient. Il a vécu en Syrie entre 2008 et 2009.

 

http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/04/01/la-crise-larvee-des-pays-du-golfe_3151438_3232.html

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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 16:07

Cosmos_Bini_land_grabbing.jpg

 

 

Déjà avant la crise financière de 2008, mais surtout depuis, des investisseurs de tous poils se tournent vers d'autres possibilités de faire de l'argent.

Une des possibilités réside aujourd'hui, pour ces fonds d'investisseurs ("Fonds de Pensions"), dans l'acquisition et l’exploitation forcenée de terres cultivables situées dans le Tiers Monde.

 

Lire ici, par exemple. La terre devient ainsi de l'OR VERT !

Dans ces pays pauvres, il existe quantités de terres cultivées depuis toujours par des petits paysans. C'est le cas en Amérique du Sud, en Afrique, mais aussi ailleurs, en Asie par exemple.

Les choses se passent toujours plus ou moins de la même façon : sous le prétexte de proposer à ces pays pauvres de "rentabiliser leurs terres", des hommes d'affaires (travaillant pour ces États ou ces fonds d'investissements tel OLIVIER COMBASTET) achètent des quantités impressionnantes de terres. Parfois ces terres appartiennent déjà à l’État (c'est le cas en Éthiopie par exemple), parfois ces terres appartiennent à des propriétaires heureux de toucher un capital.

Mais, dans tous les cas, la réalité et les conséquences sont les mêmes : les paysans qui travaillaient la terre n'ont d'autre solution que d'abandonner leur métier. Ils se retrouvent condamnés à mourir de faim et à croupir dans les bidons-villes.

D'une certaine manière, ces petits paysans sont condamnés à mort car ils se retrouvent privés de leur source de subsistance. Qu'il s'agisse de cultivateurs ou d'éleveurs.

Souvent, ces petits paysans tentent de se rebeller. On connait bien le mouvement des paysans sans terre du Brésil (MST), privés de leurs terres par la Dictature de leur pays au nom d'une "Révolution Verte".


Ajoutons, pour être complet, que certains États (Chine, Émirats du Golfe, Arabie Saoudite, Japon) font de même, conscients de leurs énormes besoins alimentaires.


Aujourd'hui, c'est contre des accords secrets signés entre des dirigeants corrompus et des grands groupes (MONSANTO par exemple) ou des Etats que s'élèvent des paysans chassés d'une terre qu'ils exploitaient avec respect depuis des lustres.


Quand des mouvements de révolte se manifestent, les exploitant peuvent compter sur les forces militaires des États corrompus pour faire régner l'ordre !

Mais une firme comme MONSANTO n'a pas hésité, au Paraguay, à pulvériser directement des pesticides toxiques sur des groupes de "rebelles" pour les faire plier ! Lire ici.

Il n'est donc pas exagéré de dire que cette façon de faire s'apparente plus à une forme de génocide qu'à du néo-colonialisme.

Un autre élément vient d'ailleurs confirmer ce jugement. Il concerne la manière d'exploiter les terres.

Dans tous les cas, ces immensités de bonne terre achetées à peu de frais font l'objet d'une exploitation "maximaliste" ne respectant en rien l'avenir de la terre.  C'est uniquement la course au profit immédiat qui mobilise les exploitants.

Ils utilisent donc d'énormes engins qui labourent profondément la terre.

Ensuite ils vaporisent sur ces terres des pesticides qui y détruisent toutes formes de vie (RUNDUP par exemple).

Cela permet de planter des organismes "OGM résistants à ces pesticides", du soja ou du maïs. Ces plants, les seuls à profiter de la terre, poussent à grande vitesse. Des rendements extra-ordinaires sont obtenus les premières années. On utilise ensuite force engrais car la terre s’appauvrit, perd ses qualités naturelles.

Mais il est certain que, au bout de quelques années, ces fonds de pensions abandonneront ces terres, les revendront. Ceux qui les rachèteront se retrouveront propriétaires de terres "dénaturées" et sans possibilités rentables durant des décennies.

C'est dans ce sens que je dis que cette politique d'achat et d'exploitation est génocidaire.

Oui, on peut dire que, après avoir volontairement ruiné des centaines de milliers d'Américains en les endettant jusqu'au cou, les financiers d'aujourd'hui (et certains États cupides) surexploitent des terres, ruinent et condamnent à mort des millions de petits paysans des pays les plus pauvres.

Un vrai génocide. Un de plus.


PS : Voir aussi un remarquable document d'ARTE, d'Alexis Marant, "Planète à vendre".

source

 

Edmund de Rothschild propriétaire de 30% des terres mondiales !!

 

 

 

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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 15:59

 

Locaux de la Brigade Financière de la la police judiciaire. (SICHOV/SIPA)

Locaux de la Brigade Financière de la la police judiciaire. (SICHOV/SIPA)

Le sous-directeur des affaires économiques et financières (AEF) à la police judiciaire (PJ) parisienne, Noël Robin, qui a supervisé de grands dossiers politico-financiers, dont l'affaire Bettencourt, a mis fin à ses jours mardi 2 avril, a-t-on appris de source policière.

Le haut fonctionnaire, contrôleur général, âgé de 55 ans, a été retrouvé mort peu après 17 heures à Saint-Germains-en-Laxis (Seine-et-Marne).

Suicide par balle

Selon les tout premiers éléments de l'enquête, il se serait suicidé par balle, pour une raison indéterminée. Une enquête a été confiée à la PJ de Versailles (Yvelines), a-t-on précisé, afin de faire la lumière sur les circonstances et raisons de ce drame.

Il a été ressenti avec douleur à la police judiciaire où il était "connu et très apprécié", selon plusieurs sources policières, certaines avançant des raisons "a priori personnelles". "Rien ne laissait présager un tel drame", ont dit d'autres sources évoquant un homme "très équilibré" et "faisant le poids".

Noël Robin, qui était sous-directeur depuis quelques années, a notamment dirigé la brigade financière de la PJ parisienne, ainsi que la brigade criminelle. Il a à ce titre dirigé et supervisé de grandes affaires et scandales politico-financiers, dont l'affaire Bettencourt.

"Gang des barbares" et affaire Bettencourt

Né le 1er septembre 1957, marié à une fonctionnaire de police, Noël Robin a débuté sa carrière à la PJ parisienne en 1984 et, après des débuts dans des services territoriaux puis comme commissaire à la brigade criminelle, il été le sous-chef de la brigade financière puis son chef en 1999 et a été en charge de toutes les affaires retentissantes à cette époque. Il a notamment été le "tombeur" de l'ex-nationaliste corse Charles Pieri, avec le juge parisien Philippe Courroye devenu par la suite le contesté procureur de la République à Nanterre (Hauts-de-Seine).

En janvier 2004, Noël Robin a été nommé chef de la brigade criminelle, toujours à la PJ parisienne, et a supervisé l'enquête sur le "gang des barbares" où le travail de la police avait été critiqué par la famille de la victime, le jeune juif Ilan Halimi.

En septembre 2007, il rejoint la direction de la PJ parisienne en étant sous-directeur des services territoriaux puis, en septembre 2009, sous-directeur des AEF où il a supervisé l'enquête Bettencourt menée par la brigade financière.

Très indépendant d'esprit, très discret aussi, il était considéré par ses pairs comme un grand professionnel, son nom ayant été récemment avancé pour occuper les fonctions de direction à la PJ-PP par exemple si le poste avait été vacant.


source

 


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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 15:38

 

L'affaire Cahuzac, une affaire d'état !

http://www.u-p-r.fr/actualite/france/laffaire-cahuzac-une-affaire-detat#


L’affaire Cahuzac, une affaire d’état !

cahuzac-hollande-asselineau
 

 

1°) QUI SAVAIT QUOI ? L’UPR RENOUVELLE SA DEMANDE DE COMMUNICATION DES INFORMATIONS TRANSMISES PAR LA SUISSE AU GOUVERNEMENT FRANÇAIS FIN JANVIER

 

2°) SI FRANÇOIS HOLLANDE SE LAISSE BERNER PAR CAHUZAC, QUI NOUS ASSURE QU’IL NE SE LAISSE PAS BERNER NON PLUS PAR OBAMA, MERKEL, BARROSO, DRAGHI ET CONSORTS ?


Alors que Jérôme Cahuzac a avoué, hier 2 avril 2013, s’être en effet livré à du blanchiment de fraude fiscale et détenir de l’argent en Suisse et à Singapour, le gouvernement aux abois, et tous les apparatchiks du Parti Socialiste, essaient de faire désormais porter l’intégralité du scandale sur le seul ancien ministre du budget.

Tous ceux qui encensaient encore Jérôme Cahuzac hier pour ses prétendues qualités extraordinaires le traitent aujourd’hui comme la seule brebis galeuse. Ils viennent de l’exclure du Parti Socialiste pour tenter de circonscrire l’énormité du scandale.

Ils affirment tous avoir été trompés comme des gamins par l’ancien ministre du Budget, sans se rendre compte de l’effet dévastateur d’une telle défense sur la confiance et la crédibilité que les Français peuvent désormais leur accorder sur tout autre sujet.

Car si François Hollande et tous les ministres se laissent berner comme des bleus par Jérôme Cahuzac, qui nous assure qu’ils ne se laissent pas berner non plus par Barack Obama, Angela Merkel, José Barroso, Mario Draghi et consorts sur bien d’autres sujets ? Par exemple sur tout ce qui concerne la liberté et la sécurité de la France, ou sur les guerres illégales menées pour le compte de Washington, ou sur le niveau de vie et la protection des économies sur les comptes bancaires des Français ?

En réalité, les Français n’ont pas plus de raison de croire M. Hollande et son gouvernement aujourd’hui, qu’ils n’en avaient, voici encore une semaine, lorsque le Premier ministre et de nombreux socialistes soulignaient avec emphase la « dignité » et la « responsabilité » de Jérôme Cahuzac lors de sa démission, en laissant entendre qu’il était innocent des charges portées contre lui (cf. par exemple les déclarations du Premier ministre  ou celles du président de l’Assemblée Nationale Claude Bartolone)

C’est pourquoi, avant de donner du crédit à l’affirmation d’une ignorance aussi inacceptable, les Français doivent obtenir les précisions indispensables pour savoir ce que le chef de l’État, le ministre des finances, et le gouvernement connaissaient vraiment de la situation de Jérôme Cahuzac avant ses fracassants aveux d’hier.

Nous rappelons en effet que le gouvernement a reçu – dès la fin janvier – des informations confidentielles sur la situation exacte de M. Cahuzac, qui lui ont été transmises par les autorités suisses dans le cadre de l’entraide judiciaire franco-helvétique.

Nous rappelons que M. Pierre Moscovici, ministre des finances, avait refusé à l’époque de rendre publiques ces informations.

L’affaire est beaucoup trop grave pour que l’on en reste là.

L’UPR renouvelle donc, mot pour mot, la demande expresse d’explication formulée au gouvernement et diffusé à toute la presse française par notre communiqué du 19 mars dernier, que nous republions ci-après :

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU 19 MARS 2013

L’UPR DEMANDE AU GOUVERNEMENT DE RENDRE PUBLIQUE LA RÉPONSE DES AUTORITÉS SUISSES, REÇUE IL Y A UN MOIS ET DEMI, AU SUJET DE LA DÉTENTION OU NON PAR M. CAHUZAC DE COMPTES EN SUISSE ET A SINGAPOUR

L’Union Populaire Républicaine (UPR) se félicite que le Président de la République ait compris l’extrême gravité politique et symbolique du maintien en fonction d’un ministre censé représenter “la rigueur” et la “vérité” et dont le nom commençait à faire jaser dans toute la haute fonction publique et dans la population.

Nous estimons cependant que le gouvernement doit rendre publique la réponse des autorités helvétiques qu’il détient depuis début février. Les Français ont en effet le droit de savoir si le gouvernement savait, oui ou non, depuis un mois et demi que M. Cahuzac détenait des comptes bancaires secrets offshore en Suisse et à Singapour pour s’y livrer à du “blanchiment de fraude fiscale”.

Si le Président de la République et son gouvernement le savaient et s’il n’ont pas réclamé immédiatement la démission du ministre du Budget, c’est alors qu’ils ont voulu “couvrir” M. Cahuzac. Et ce sont les révélations du parquet de Paris d’aujourd’hui qui les auraient alors contraints à “lâcher” le ministre. Ce serait un motif de scandale dans le scandale.

Source : https://www.u-p-r.fr/actualite/france/communique-de-presse-affaire-jerome-cahuzac

CONCLUSION

Cette affaire Cahuzac témoigne de la nécrose de toutes les valeurs républicaines, en particulier chez les responsables européistes de tous bords. Car l’UMP n’a rien à envier au PS sur ce genre de turpitudes.

Le chef de l’État doit prendre toute la mesure de la gravité de la situation.

Il doit désormais cesser la multiplication des mensonges, des secrets et des dérobades.

Il doit désormais révéler aux Français la teneur précise des informations transmises par la Suisse sur Jérôme Cahuzac et portées à sa connaissance il y a deux mois.

S’il s’y refusait, la France serait alors au bord de la crise de régime.

François ASSELINEAU

Cf notre article sur le même sujet : http://www.u-p-r.fr/actualite/france/lupr-demande-au-ministre-des-finances-de-rendre-publique-la-reponse-des-suisses-sur-laccusation-visant-cahuzac

RETOUR SUR LES DÉCLARATIONS DE M. MOSCOVICI SUR FRANCE-INTER IL Y A 2 MOIS, LE 7 FÉVRIER DERNIER.

LE MINISTRE DES FINANCES AFFIRMAIT AVOIR REÇU UN DOCUMENT DES AUTORITÉS SUISSES, DONT IL LAISSAIT ENTENDRE QU’IL INNOCENTAIT JÉRÔME CAHUZAC.

Le mercredi 30 janvier 2013, le Nouvel Observateur avait révélé l’existence d’une demande d’entraide fiscale faite par le Ministère des finances aux autorités suisses au sujet de Jérôme Cahuzac.

Comme l’expliqua l’hebdomadaire, le fisc français est en effet en mesure de demander des informations à la Suisse concernant des contribuables soupçonnés d’évasion fiscale, comme Jérôme Cahuzac, dans le cadre d’une “assistance administrative”.

Dans le cas du ministre du Budget, il s’agissait de vérifier si – à défaut d’ouvrir un compte chez UBS en Suisse – Jérôme Cahuzac en avait fermé un en février 2010, comme l’affirmait Mediapart. Et de transmettre ensuite cette information capitale au procureur.

Invité de France Inter le 7 février, Pierre Moscovici, ministre de tutelle de Jérôme Cahuzac, fut interrogé par le journaliste sur cette demande adressée par son ministère aux autorités suisses pour rechercher les traces de son évasion fiscale présumée.

1°) M. Moscovici confirma tout d’abord l’existence de cette demande :

« C’est vrai que j’ai demandé, comme ministre, que jouent des mécanismes d’entraide fiscale qui existent depuis 2009 avec la Suisse, que nous avons pu faire jouer dans le cas d’espèce. »

2°) M. Moscovici confirma ensuite avoir reçu un document en réponse :

« J’ai reçu un document que j’ai transmis à ceux qui sont en train de mener aujourd’hui une information judiciaire. »

3°) M. M. Moscovici affirma ensuite ne pas pouvoir rendre public le contenu de ce document :

Le journaliste interrogea également Pierre Moscovici : « Un ministre qui demande des éléments d’enquête sur un autre ministre, le fisc, service de l’État, qui agit sur demande du gouvernement au sujet d’un membre de ce gouvernement … n’y a-t-il pas là un conflit d’intérêt ? »

Pierre Moscovici s’en défendit : « Jérôme Cahuzac est le ministre délégué auprès de moi, il n’est pas intervenu dans cette procédure, il s’est déporté et a fait en sorte que la responsabilité soit exercée par moi-même qui n’a aucun conflit d’intérêt. »

Quant au contenu de ce document, M. Moscovici affirma « ne pas pouvoir le communiquer » au nom du secret fiscal…

4°) M. Moscovici laissa enfin entendre que ce document disculpait Jérôme Cahuzac :
« Je n’avais pas de doute sur le résultat que pouvait engendrer cette procédure. Ce doute n’a pas été ébranlé. »

SOURCE : http://lelab.europe1.fr/t/pierre-moscovici-a-demande-des-informations-a-la-suisse-sur-le-compte-presume-de-jerome-cahuzac-7380

——————————————————————-
QUESTION : Que contenait ce document transmis par les autorités suisses, dont M. Moscovici confirma, au micro de France Inter le 7 février, qu’il l’avait bien reçu mais qu’il ne pouvait pas en révéler le contenu, tout en osant laisser entendre qu’il innocentait Jérôme Cahuzac ?

Nous rappelons que l’UPR demande, depuis le 19 mars, que ce document soit rendu public.

 

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