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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 00:56

 

 

ANI et loi sur la sécurisation de l'emploi :
à jeter et rejeter 
rouge-4-ani861.jpg

 

 

 

 

 

On enrage du silence des médias sur le rabotage du droit du travail : voici l'ANI expliqué en vidéo

 

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L’ANI expliqué en vidéo :

conférence à Argelès-sur-Mer le 14 mars 2013

 


 

 

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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 00:40
Chypre: le chef de l'Eglise orthodoxe appelle à sortir de l'UE

 

17:17 31/03/2013
MOSCOU, 31 mars - RIA Novosti

 

Chypre ferait mieux de sortir de l'Union européenne avant qu'elle ne s'effondre, a estimé le Primat de l'Eglise orthodoxe de Chypre, l'archevêque Chrysostomos II, dans une interview accordée à la chaîne russe Pervy Kanal.


"Aujourd'hui, les économies espagnole, portugaise et italienne sont en danger. Et si l'économie italienne est détruite de la même manière que la nôtre, l'UE n'y survivrait pas. Mais ceux qui dirigent l'Europe, et ceux qui prennent les décisions au sein de la dénommée Troïka, sont inconscients de tellement de choses que cela risque de provoquer un effondrement de l'Union européenne. C'est pourquoi je pense qu'il nous faut sortir de l'UE avant que cela ne se produise", a déclaré le religieux.


L'archevêque a également fait part de son intention de se rendre à Moscou "prochainement" pour s'entretenir avec des représentants des autorités ecclésiastiques et civiles. Selon les journalistes de la chaine, la visite de l'archevêque a été concertée avec le président chypriote.


Auparavant, Chrysostomos II a annoncé que l'Eglise chypriote était prête à mettre sa fortune à la disposition de l'Etat en vue de faire sortir le pays de la crise. L'Eglise orthodoxe de Chypre est l'un des plus importants propriétaires fonciers de l'île.

 

http://fr.rian.ru/world/20130331/197953790.html

 


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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 00:17
SYRIE. Le pas en arrière de Hollande sur les livraisons d'armes
Créé le 29-03-2013 à 13h16 - Mis à jour à 15h28

Le coup de frein est aussi inattendu que l'accélération dont a fait l'objet ce projet porté par Paris et Londres. Que s'est-il passé ? Eclairage.

 

Des AK-47 de rebelles syriens (The Times/Sipa)

Des AK-47 de rebelles syriens (The Times/Sipa)

Lors de son intervention télévisée, François Hollande a quelque peu surpris (et déçu sans doute l'opposition syrienne) lorsqu'il a annoncé que la France ne livrerait pas d'armes aux rebelles syriens sans la garantie qu'elles ne tomberaient pas aux mains de djihadistes : "Il ne peut y avoir de livraison d'armes à la fin de l'embargo, c'est en mai, s'il n'y a pas la certitude que ces armes seront utilisées par des opposants légitimes et coupés de toute emprise terroriste [...] Pour l'instant, nous n'avons pas cette certitude".

Le coup de frein est aussi inattendu que l'accélération dont a fait l'objet ce projet porté par de manière tonitruante, voire arrogante pour certains, par Paris et Londres. Depuis quelques semaines, le gouvernement français tentait en vain de convaincre les pays de l'Union européenne de lever l'embargo sur les armes imposé à la Syrie. Il y a à peine deux semaines, François Hollande lui-même confiait qu'il pourrait passer outre l'embargo qui doit s'achever fin mai et se justifiait ainsi : "Le plus grand risque, ce serait de ne rien faire [...]. Le plus grand risque c'est l'inaction [...]. Sur les armes, mieux vaut les contrôler que les laisser circuler ce qui est le cas aujourd'hui". Paris assurait alors avoir identifié les groupes de rebelles "sains". L'objectif étant de renverser le rapport de force militaire sur le terrain et hâter un départ de Bachar al-Assad.

Hier soir, volte-face. Le chef de l'Etat a garanti au contraire : "Aujourd'hui, il y a un embargo, nous le respectons". Alors que la France a voulu être l'artisan d'une résolution du conflit syrien, que s'est-il passé ?

Démission du chef de la Coalition nationale syrienne

François Hollande a d'abord justifié ce retournement par les divisions continues au sein de la Coalition nationale syrienne. Le 24 mars, son chef, Ahmed Moaz al-Khatib, plutôt apprécié, a annoncé sa démission de cette composante de l'opposition - une démission qu'il justifie par l'inaction de la communauté internationale. Officieusement, de nombreuses voix dénoncent la main mise de l'Arabie Saoudite et du Qatar sur l'opposition, qui mènent une lutte interne pour en prendre le contrôle.

Présenté comme un modéré, Ahmed Moaz al-Khatib, était considéré comme un rempart contre l'influence des Frères musulmans et les groupes djihadistes qui se sont immiscés parmi les combattants rebelles. Par ailleurs, l'Armée syrienne libre a refusé la nomination du nouveau "Premier ministre", Ghassan Hitto, chargé de diriger les zones de la Syrie libérées. Le site Rue 89 rappelle que Laurent Fabius faisait déjà part de ses doutes au micro d'Europe 1, lundi : "Les choses se compliquent [...] Nous souhaitons à la fois que l'opposition se réunisse à nouveau parce que toute division est négative et, d'autres part, nous souhaitons que l'opposition reste dans ses limites réformistes. Nous ne sommes pas d'accord pour une dérive qui serait une dérive extrémiste."

La pression de l'Union européenne gagnante

Le refus des pays de l'Union européenne a peut-être aussi convaincu de la mission hasardeuse du projet franco-britannique. Le week-end dernier, lors d'une réunion à Dublin, les 27 n'ont pas suivi. La raison énoncée n'a pas évolué : les armes risquent de tomber aux mains des milices d'islamistes radicaux qui pourraient à terme déstabiliser (encore plus) la région. Selon les services secrets français, 200 à 250 djihadistes venus d'Irak, du Liban, d'Arabie Saoudite, d'Egypte et Maghreb combattent en Syrie.

Des djihadistes venus en nombre, non pas pour instaurer un Etat démocratique mais pour pour bouter hors du pays le clan alaouite de Bachar al-Assad considéré comme des hérétiques. Parmi les groupes qui montent en puissance figure le front Al-Nosra, classé sur la liste des "organisations terroristes" par les Etats-Unis et soupçonné d'avoir des liens avec Al-Qaïda.

Aux autres pays d'envoyer des armes ?

Officiellement donc, l'envoi d'armes par la France n'est pas pour demain, compte tenu de toutes ces incertitudes... Reste que selon les informations du "Nouvel Observateur", la France aurait déjà commencé à livrer des armes. François Hollande avait décidé à la mi-décembre de livrer directement des armes à des groupes sélectionnés par le renseignement. Aussi, selon nos informations, les formations pratiques prodiguées aux rebelles ont déjà commencé, en coordinations aves les Britanniques et les Américains. Les cours portent notamment sur la communication cryptée. Par ailleurs, l'envoi d'armes non-létales (gilets pare-balles, système de visée nocturne...) est depuis longtemps à l'ordre du jour.

La France va-t-elle donc laisser le bébé aux pays arabes qui ne sont pas soumis au même embargo ? Cette semaine, la Ligue arabe réunie à Doha a rappelé dans une résolution "le droit" de chacun des Etats membres à apporté une aide militaire à la rébellion. En tout cas, ce serait une façon pour la France de ne pas être tenue responsable en cas de scénario noir.

 

http://tempsreel.nouvelobs.com/la-revolte-syrienne/20130329.OBS6176/syrie-le-pas-en-arriere-de-hollande-sur-les-livraisons-d-armes.html#xtor=EPR-3-[Actu17h]-20130329

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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 00:12

 

 

 

 

 

ATTENTION AVEC LE POISSON PANGA. On aurait pu se douter à moins de 10 € le kg

 

Le panga est un nouveau poisson asiatique que nous trouvons chez CARREFOUR e PICARD, surtout sous forme de filets, à un prix relativement bas.

 

Au Vietnam, le panga est un poisson de culture industrielle intensive, plus exactement, il vient du delta du Mékong, et il est en train d'envahir le marché à cause de son prix.

 

Voici ce qu' il y a à savoir sur le panga :

 

le Mékong est l'un des fleuves les plus contaminés de la planète. Les pangas sont infectés, à hauts niveaux, de venins et bactéries (arsenic, résidus industriels toxiques et dangereux, sous-produits du secteur industriel en pleine croissance), métaux contaminés, phénols poly chlorés (PCB) ou DDT et leurs (DDTs), chlorate; des composants relationnés (CHLs), hexachlorociloxane, isomères (HCHs) et hexa chlorobenzène (HCB).

 

Ils sont alimentés avec des poissons morts, des restes d'os et avec une farine d'Amérique du Sud, le manioc et des résidus de soja et graines.

 

Il est évident que ce type d'alimentation peu salubre n'a rien à voir avec l' alimentation d'un environnement naturel. L' alimentation des pangas est complètement en dehors de toute réglementation judiciaire. Le panga grandit 4 fois plus vite que dans la nature à l'état normal.

  

De plus, ce sont des poissons qui ont des hormones  injectables (produites par une entreprise pharmaceutique chinoise pour accélérer le processus de croissance et de reproduction). En achetant du panga, nous collaborons avec des entreprises sans aucun scrupule et spéculatrices, qui ne se préoccupent pas de la santé et du bien être des êtres humains.

 

NOTE : Étant donné la prodigieuse quantité de pangas disponible, ils termineront également dans d’autres aliments : surimi (ces petits bâtonnets faits avec de la chair de poisson), poisson en boîte et probablement dans quelques aliments pour animaux (chiens et chats).

 

                              François HARMEGNIES

                              IFREMER

                              Centre de Brest

                              Département REM (Ressources physiques et Écosystèmes de fond de Mer)

                              Unité de Recherche - Géosciences Marines

                              BP 70

                              29280 PLOUZANE

                              Tel : 02 98 22 42 40

                              Fax : 02 98 22 45 70

 

 

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31 mars 2013 7 31 /03 /mars /2013 23:03

 

Pourquoi Lakhdar Brahimi a boudé le Sommet arabe de Doha

Lakhdar BrahimiL’absence de Lakhdar Brahimi au Sommet des chefs d’Etat arabes, qui vient de s’achever à Doha, a été des plus remarquables.

En effet, c’est la première fois que l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie n’assiste pas à une réunion au sommet où la crise syrienne est programmée à l’ordre du jour.

Aucun officiel arabe ne s’est hasardé à soulever ou à commenter cette absence, même le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al-Arabi.

Le seul à en avoir parlé, c’est le président dudit «Conseil national syrien», George Sabra, qui affirme que cette absence «est due à une divergence de fond entre Brahimi, dont le bureau à Damas venait d’être fermé par l’ONU, et l’opposition syrienne», arguant que cette opposition «n’est pas satisfaite de son travail et lui reproche notamment de n’avoir pas présenté une initiative sérieuse et viable».

En fait, Lakhdar Brahimi a pris ses distances, depuis quelques semaines, avec l’opposition syrienne et certaines capitales arabes et occidentales, comme Paris, Doha et Ankara, qu’il accusait de vouloir saborder son plan de paix, laborieusement élaboré, qui s'appuie essentiellement sur les accords de Genève du 30 juin 2011, lesquels prévoient l’ouverture du dialogue entre le gouvernement syrien et tous les segments de l’opposition, une période de transition et la cessation des hostilités.

Il avait, pour cela, multiplié les démarches auprès de Moscou et Washington pour parvenir à un compromis. Selon des sources, Brahimi est catégoriquement opposé à la décision de livrer des armes aux milices en Syrie, comme le veut Paris et réclamé ouvertement par le Sommet arabe dans sa déclaration finale qui autorise tous les pays arabes à aider les groupes armés en Syrie.

Source : Algérie patriotique

Source: Sites web

28-03-2013 - 10:08

 

http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?fromval=1&cid=18&frid=18&eid=103889

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31 mars 2013 7 31 /03 /mars /2013 17:38

http://toutelaculture.com/2012/01/les-nouveaux-chiens-de-garde-un-pamphlet-denonciateur-a-la-demonstration-chancelante/

Les Nouveaux Chiens de Garde, <em>un pamphlet dénonciateur à la démonstration chancelante.</em>

 

 

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31 mars 2013 7 31 /03 /mars /2013 17:34
chypre-mapS1
 
Crise à Сhypre: Et si le rêve européen touchait à sa fin?
Global Research, mars 27, 2013

Un peu d’histoire

Les récents événements à Chypre ont donné lieu à un déferlement médiatique excessif et souvent bien éloigné de la réalité. La partie sud de l’île de Chypre (la partie nord étant envahie militairement par la Turquie depuis 1974) est peuplée de 770.000 habitants et ne représente que 0,3% du PIB de la zone euro. L’île, bien que relativement méconnue du grand public, du moins jusqu’à cette crise, a eu une histoire très tumultueuse la partageant largement entre l’Occident et l’Orient. Les lecteurs souhaitant en savoir plus peuvent consulter cette histoire illustrée de l’île s’arrêtant à 2004.

C’est justement à cette date que Chypre a intégré l’Union Européenne (le pays étant le plus riche des nouveaux entrants à l’époque) puis en 2008 Chypre a intégré la zone euro. A ce moment l’île connaissait déjà des afflux de capitaux russes et la législation fiscale y était déjà sensiblement la même qu’aujourd’hui. La même année la crise financière à frappé l’île comme tous les pays occidentaux et lors de la restructuration de la dette Grecque, les actifs des banques Chypriotes (qui contenaient une forte proportion de bons du trésor grecs) ont été brutalement dévalorisés par cette décision de l’Eurogroupe. Le pays en 2011 avait pourtant une dette en pourcentage du PIBinferieure à celle de la France, de l’Italie et de l’Allemagne. Jacques Sapir rappelle en outre que les banques chypriotes ont aujourd’hui des actifs qui sont égaux à 7,5 fois le PIB de l’île, alors que la moyenne dans l’UE est de 3,5 fois, mais que c’est largement moins par exemple que le Luxembourg dont les actifs bancaires pèsent 22 fois le PIB.

Le racket fiscal: nouvelle solution pour régler la crise?

La Troïka (une alliance de la BCE, du FMI et de l’UE) a donc choisi une mesure radicale pour récupérer la trésorerie nécessaire au renflouement des banques: le prélèvement de l’argent via une ponction obligatoire pour tous les détenteurs de comptes sur l’île. Une mesure sans précédent et vraisemblablement contraire à toutes les normes juridiques bancaires internationales, que les autorités russes ont qualifié non seulement d’injustes et dangereuses et qui montrent bien selon eux que le modèle économique néolibéral est complètement épuisé. Des officiels russes ont même parlé d’une mesure de type soviétique et la presse russe à elle titré sur la fin de l’Europe civilisée.

Les commentateurs français quand à eux ont ces derniers jours au contraire justifié ce racket fiscal imposé sur les comptes chypriotes par la Troïka en affirmant qu’après tout on y prélevait de l’argent sale et russe, ou russe et donc sale, et que par conséquent la mesure était justifiée. Mention spéciale à Marc Fiorentino pour qui il ne faut pas“s’emmerder” avec ce pays (...) Dans “lequel les gens ne payent pas leurs impôts (...) Et en frappant l’argent de la mafia russe”. Les Chypriotes apprécieront. Pour Christophe Barbier la mesure vise “l’argent pas propre de Chypre” ce que les milliers de petits salariés qui risquent d’être maintenant licenciés auront sans doute du mal à croire.

Les politiques ne sont pas en reste. Pour le Ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères Bernard Cazeneuve “il est normal que les oligarques russes payent”, pour Alain Lamassoure “il est normal que la lessiveuse à laver l’argent sale qu’est Chypre soit arrêtée et que les oligarques russes payent” et pour Daniel Cohn-Bendit “qu’on taxe un oligarque russe ne va pas lui faire mal digérer ce qu’il a mangé ce soir” (sources). Quand a François d’Aubert il affirme lui “qu’il n’y a pas de raison que le contribuable européen finance l’épargne des oligarques russes”.

On aimerait bien entendre les mêmes commentateurs sur les investissements russes en Angleterre, ce pays qui accorde le droit de résidence à un grand nombre d’oligarques dont on peut grandement douter qu’ils aient fait fortune légalement, ou même et pour faire plus proche sur nombre d’investissements russes en France notamment sur la cote d’Azur à la fin des années 90.

Romaric Gaudin remet lui relativement les pendules à l’heure en rappelant que “Les Européens, prompts à pleurer sur le sort peu enviable de Mikhaïl Khodorkovski oublient que ce dernier avait construit son empire sur la banque Menatep, basée à... Chypre” ou encore que “Lorsque l’argent russe va vers Chypre, il est forcément sale. En revanche, lorsque l’argent russe construit un gazoduc sous la baltique vers l’Allemagne, investit dans le football britannique, il devient respectable”.

Les mythes sur Chypre ont la peau dure

A Chypre, en y regardant de plus près, la situation n’est pas vraiment celle décrite dans la presse francophone.

D’après l’économiste Natalia Orlova, le montant des dépôts dans les banques chypriotes s’élève à 90 milliards d’euros (particuliers et entreprises) dont seulement 30% est détenu par des personnes (morales ou physiques) pas originaires de la zone Euro. Les dépôts russes à Chypre sont selon elles estimés à environ 20 milliards et 13 milliards correspondent à des dépôts grecs, britanniques mais aussi du Moyen-Orient. L’immatriculation de sociétés a en effet contribué à la fortune de Chypre, qui offre il est vrai un cadre légal et fiscal avantageux et très souple. De nombreuses sociétés se sont ainsi très logiquement et légalement domiciliées à Chypre, au sein de l’Union Européenne. Parmi elles de nombreuses sociétés russes ayant des activités économiques intenses avec l’UE, bénéficiant à Chypre d’un régime fiscal avantageux (I.S à 10%) et d’un traité de non double imposition leur permettant donc de rapatrier leurs profits en Russie sans être taxées deux fois.

Les arguments basés sur la “volonté de lutter” contre le blanchiment d’argent sale et russe, ou russe et forcément sale, ont tourné à la caricature grotesque puisque si les dépôts russes à Chypre se montent à environ 20 milliards d’euros, à titre de comparaison l’an passé, on a enregistré 120 milliards d’euros de mouvements de fonds russes vers Chypre, mais aussi et surtout 130 milliards d’euros de mouvements de fonds de Chypre vers la Russie (sources ici et la). Depuis 2005 les investissements de Chypre vers la Russie sont supérieurs aux investissements de Russie vers Chypre! Selon Marios Zachariadis, professeur d’économie à l’université de Chypre: “la proportion des avoirs étrangers illégaux à Chypre n’est pas supérieure à ce qu’elle est en Suisse ou au Luxembourg“, pays qui vient par ailleurs il y a peu de signer le traité de non double imposition avec la Russie tout comme Chypre. Une réalité confirmée par le secrétaire d’Etat allemand aux Finances, Stefan Kampeter qui a explicitement affirmé qu’il “n’y avait aucun signe à Chypre de dépôt illégal et que les allégations de blanchiment d’argent contre Chypre ne pouvaient être prouvées”.

Le parlement chypriote a voté contre le pan initial de la Troïka qui envisageait un prélèvement obligatoire sur tous les comptes de l’île et c’est seulement dans la nuit de dimanche à lundi dernier qu’un accord a été trouvé, à savoir le prélèvement de 100% des actifs au-dessus de 100.000 euros sur tous les comptes de la banque la plus malade de l’île, et un pourcentage non encore fixé (30 à 40%) au-dessus de 100.000 euros sur tous les comptes de la seconde grande banque du pays. En clair, le racket pur et simple de l’argent chypriote et non chypriote (russe, est européen, anglais et oriental) massivement stocké dans les deux principales banques de l’île. Est-ce normal que des actifs étrangers légaux payent pour la crise grecque? Peut-on imaginer les sociétés françaises ou américaines de Russie se faire taxer 40% de leurs actifs pour payer la dette d’un pays qui au sein de l’Union Eurasiatique serait mal en point? On peut tenter d’imaginer la réaction américaine dans une telle situation.

La guerre financière, entre énergie et orthodoxie

Chypre apparaît en réalité de plus en plus comme un maillon (un pion pour Thierry Meyssan) au coeur d’une tension géopolitique opposant de plus en plus directement et frontalement la Russie et l’Occident.

L’Eurogroupe a sans doute rempli ses objectifs réels. Tout d’abord celui de prendre une mesure test sur un pays de petite taille et qui a sans doute servi de laboratoire. Déjàl’Espagne et la Nouvelle Zélande se sont dites prêtes à faire passer une mesure similaire, pour combler le déficit de leurs systèmes bancaires. Nul doute que la liste va s’allonger. Les conséquences vont sans doute être très lourdes et pourraient insécuriser de nombreux titulaires de comptes dans la zone Euro. Bien que l’Eurogroupe répète en boucle que Chypre est un cas bien à part, nombreux sont les Européens tentés de déplacer leurs actifs financiers ailleurs, et sans doute outre-Atlantique, affaiblissant ainsi de plus en plus l’Europe et la zone euro. Les Chypriotes l’ont bien compris en brandissant dans la rue des pancartes “Nous ne serons pas vos cobayes” et alors que les rues de Nicosie sont pleines de messages adressés aux frères orthodoxes russes et que les manifestations de ces derniers jours voient fleurir les drapeaux russes.

Après la faillite de la Grèce, la Russie s’était engagée il y a près d’un an sur la voie du rachat du consortium gazier grec DEPA/DESFA par Gazprom. Ces négociations intervenaient quelques mois après la chute du régime libyen (et la perte financièreimportante liée pour Moscou) mais elles se sont visiblement arrêtées lorsqu’il y a un mois le département d’Etat américain a tout simplement mis en garde Athènes contre une coopération énergétique avec Moscou et déconseillé une cession de DEPA à Gazprom qui “permettrait à Moscou de renforcer sa domination sur le marché énergétique de la région”. Empêcher une plus grande intégration économique Russie-UE est-il vraiment dans l’intérêt de l’Europe aujourd’hui alors que le président chinois vient de faire sa première visite internationale à Moscou avec à la clef une très forte intensification de la coopération politique, militaire mais aussi et surtout énergétique entre les deux pays ?

En sanctionnant ainsi directement les actifs russes dans les banques de Chypre, c’est la Russie qui est directement visée et touchée. Bien sur les Russes ont logiquement des visées et elles sont bien plus importantes que la simple exploitation du gaz offshore dont le consortium russe Novatek a été exclu de façon assez inexpliquée. D’après l’expert en relations internationales Nouriel Roubini, la Russie vise simplement l’installation d’une base navale sur l’île (ce que les lecteurs de RIA-Novosti savent depuis septembre dernier) et que les Russes pourraient tenter de monnayer en échange d’une aide financière à Nicosie.

A ce titre, les négociations russo-chypriotes n’ont pas échoué contrairement à ce que beaucoup d’analystes ont sans doute hâtivement conclu. Mais Chypre ne se trouve sans doute pas suffisamment dans la sphère d’influence russe au vu de la dimension de tels enjeux. Il faudrait pour cela qu’elle quitte l’UE et rejoigne la Communauté économique eurasiatique, comme l’a clairement indiqué Sergueï Glaziev, le conseiller du président Poutine.

Il faut rappeler que Sergueï Glaziev avait au début de cette année dénoncé la “guerre financière totale que mènent les pays occidentaux contre la Russie aujourd’hui”. Une guerre financière qui semble confirmée par les dernières menaces de la BCE envers la Lettonie pour que celle-ci n’accueille pas d’éventuels capitaux russes qui pourraient vouloir sortir de Chypre.

Sur le plan extérieur, Chypre reste un maillon crucial pour la Russie dans le cadre de son retour au Moyen-Orient et en Méditerranée, mais aussi dans le cadre de ses relations avec l’Occident. Sur le plan intérieur, le pouvoir russe peut enfin montrer qu’il est décidé à maintenir ses objectifs de lutte contre l’offshorisation de l’économie russe, dont Vladimir Poutine avait fait un point essentiel, dans son discours de fin d’année 2012. C’est dans cette optique que le groupe public russe Rosneft vient d’indiquer qu’il allait rapatrier de plusieurs zones du monde réputées offshore les actifs hérités lors de l’acquisition de son concurrent anglais: TNK-BP, notamment de Chypre et des Caraïbes.

Au coeur du monde orthodoxe, la fin du rêve européen?

Mais pendant qu’Occident et Russie s’affrontent par territoires interposés au coeur de la Méditerranée (Grèce, Syrie, Chypre...) le peuple chypriote et les dizaines de milliers de travailleurs anglais et est-européens immigrés à Chypre vont payer la facture et sans doute traverser des années difficiles, Jean Luc Mélenchon a par exemple déjà promisl’enfer aux Chypriotes.

Alors que la Bulgarie a récemment interrompu ses négociations d’intégration à l’euro, la Grèce continue à s’enfoncer dans l’austérité. A Chypre aujourd’hui, selon les derniers sondages, 67% des habitants souhaitent désormais que leur pays quitte la zone euro, l’UE, et se rapproche de la Russie, une position soutenue activement par l’église orthodoxe chypriote.

Au coeur de la Méditerranée et du monde orthodoxe, le rêve européen semble toucher à sa fin.


Alexandre Latsa

Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un “autre regard sur la Russie”.

Copyright © 2013 Global Research
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31 mars 2013 7 31 /03 /mars /2013 04:34
Une construction à caractère fasciste …

Où trouve-t-on une telle réglementation: tous les employés du MES [Mécanisme européen de stabilité, ndt.] bénéficient de l’immunité juridique, personne ne peut déposer plainte contre le MES ou ses employés. Mais par contre le MES peut déposer plainte contre tout un chacun et possède des droits incroyables: il peut exiger de la part de tous les Etats signataires et en tout temps autant d’argent qu’il lui plaît. Et tout ceci sans devoir donner de raisons. Les membres doivent obtempérer dans les sept jours sans opposition possible. Si un Etat ne peut satisfaire ces exigences (la Grèce, l’Irlande, le Portugal, l’Espagne, l’Italie, la Slovénie, Chypre) ce sont les autres Etats membres qui doivent reprendre automatiquement le montant de la dette qu’ils doivent eux aussi payer dans les sept jours. Il est prévu que les populations des Etats membres soient tenues de se plier à cette exigence avec leurs biens propres pour supporter les dettes de leur Etat. Le MES représente la prise de pouvoir de la haute finance internationale avec l’accord de nos représentants politiques.
Selon les informations existantes jusqu’à présent, le projet d’accord sur le MES a été rédigé par le bureau d’avocats américain Fresh­fields Bruckhaus Deringer. Cet accord de type anglo-américain est à mille lieues de toute culture juridique européenne. Il a été rédigé en anglais, puis traduit en allemand. Les règles d’immunité de l’accord sur le MES furent, par commodité, recopiées des statuts de la BRI (Banque des règlements internationaux, Bâle, Rothschild), respectivement des statuts de l’US-ESF (Exchange Stabilization Fund). Le ministère allemand des Finances à lui seul occupe 1900 employés et aurait sans autre pu rédiger l’accord sur le MES selon le droit germano-romain au sein de son institution. Mais que fit Schäuble? Il remit le soin de rédiger cet accord à un bureau d’avocats américain qui est en relation directe avec les grands créanciers européens et Goldman Sachs.
La chancelière Merkel, elle aussi, s’efforce de remettre la souveraineté budgétaire de la République fédérale allemande à l’administration fiscale du Mécanisme européen de stabilité. Tous les Etats qui se lancent sur cette voie acceptent la fin de l’Etat de droit libre et démocratique en renonçant à leur souveraineté budgétaire. Madame Merkel viole par là clairement son serment professionnel. La fameuse «union budgétaire» sent la dictature. Alors même que «tout pouvoir d’Etat émane du peuple» (art. 20 de la Loi fondamentale), les citoyens n’ont, là aussi, rien à dire quant il s’agit d’endosser les dettes d’Etats étrangers corrompus. Lors de telles décisions, on a de plus en plus l’impression que Madame Merkel est sous la contrainte de l’industrie de la finance.


C’est l’ancien porte-parole de la ministre autrichienne des Finances, Maria Fekter (ÖVP), Harald Waiglein, qui représente l’Autriche dans le MES. Il fut autrefois journaliste à la télévision autrichienne ORF et à la «Wiener Zeitung». Il n’est pas un spécialiste, fut après son adhésion au parti bourgeois ÖVP en dernier chef de la section III «Politique économique et marchés financiers» au ministère des Finances à Vienne. Sur les plans européen et international, il possède uniquement quelque expérience en tant que porte-parole et journaliste. En tant que membre du directoire du MES, Harald Waiglein jouit de l’immunité, ne paie pas d’impôt sur le revenu et dispose avec ses collègues d’une fortune de 700 milliards d’euros pour commencer.
Lors de l’effondrement de l’euro qui se profile, l’Allemagne devra payer jusqu’à 771 milliards d’euros, selon les calculs de l’institut Ifo. Face à un budget d’Etat de 306 milliards, cela «fait froid dans le dos». S’il faut encore ajouter les plans de sauvetage pour l’Espagne et l’Italie, la somme totale à payer pour l’Allemagne atteindra 2,8 billions d’euros. Il est indéniable que l’Allemagne s’effondrerait sous la charge d’un tel poids. C’est dans ce contexte que les journaux «Bild» et «Süddeutsche Zeitung» ont publié un appel de l’ancien Premier ministre anglais, Tony Blair, intimant l’ordre à l’Allemagne de sauver l’euro. Les Etats-Unis aussi attendent le sauvetage de l’euro par l’Allemagne, même si cela menace l’existence du pays. C’est ce qu’a déclaré le ministre américain des Finances Geithner, lors d’un court séjour chez le ministre des Finances Schäuble à son domicile de vacances sur l’île de Sylt. Il fit aussi comprendre que les Etats-Unis ne toléreraient pas une sortie de l’Allemagne de l’euro. Car le retour au Deutsche Mark signifierait la renaissance d’une monnaie qui serait rapide de nouveau la plus forte monnaie du monde – ce qui n’est certainement pas le vœu des Alliés et de l’industrie financière. La disparition du Deutsche Mark fut une des raisons fondamentales de l’introduction de l’euro.


Angela Merkel a reçu aux Etats-Unis la médaille de la liberté, du fait qu’elle a appliqué sans broncher les objectifs d’après-guerre des Etats-Unis pour l’Allemagne, soit les 5D décidés pour l’Allemagne en 1945 lors de la Conférence de Potsdam: démilitarisation, dénazification, décentralisation, démocratisation et démontage. Pour mieux pouvoir appliquer tout cela, l’Allemagne n’a toujours pas de traité de paix et doit se contenter d’un traité d’armistice et de la clause d’«Etat ennemi» de l’ONU. Ainsi la Bundeswehr est soumise à l’OTAN et l’Allemagne reste occupée par 68 000 soldats américains et 30 000 soldats britanniques. L’Allemagne paie les frais d’occupation et offre constamment de nouvelles infrastructures aux occupants, soit des immeubles, des hôpitaux, des aéroports et des terrains d’exercices. Les troupes d’occupation et leurs services secrets peuvent agir en toute impunité dans le pays, n’étant pas soumis à la loi allemande, leurs casernes et leurs établissements jouissent de l’exterritorialité. Ainsi on construit à Landstuhl un nouvel hôpital américain pour 900 millions d’euros, l’Allemagne en supportant 600 millions.     •

Source: Inter-Info d’octobre 2012

(Traduction Horizons et débats)

 

http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=3695

 

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Goldman Sachs finalise sa prise de contrôle économique sur l’Europe

A la surprise générale, le chancelier de l’Échiquier britannique, Georges Osborne, a annoncé lundi 26 novembre la nomination de Mark Carney, 47 ans, actuel gouverneur de la Banque centrale du Canada, au poste de gouverneur de la Banque d’Angleterre. Le nouveau patron de la Bank of England (BoE) doit succéder à l’actuel gouverneur Mervyn King en juin 2013.

 

Mark Carney a fait des études à Harvard et Oxford, puis travaille treize ans pour la compagnie Goldman Sachs International à Londres. Il s’impliquera notamment dans l’économie post-apartheid de l’Afrique du Sud ainsi que dans les opérations de Goldman Sachs liées à la crise financière russe de 1998 , en conseillant la Russie de parier contre la capacité du pays à rembourser sa dette.

La nomination de Carney survient à peine six mois après sa participation à la conférence du Groupe Bilderberg de 2012 à Chantilly, en Virginie, une réunion annuelle de plus d’une centaine de personnes les plus puissantes de la planète, qui usent régulièrement de leur position afin d’imposer certains choix … ou  nominer certains hommes.

La présence de Carney à la réunion du Bilderberg de cette année lui a sans aucun doute permis de gagner les faveurs des membres du groupe pour le poste de gouverneur de la Banque d’Angleterre, tout comme pour d’autres sommités, comme Herman Van Rompuy, qui a été choisi comme président de l’Union européenne, quelques jours après avoir assisté à un dîner avec le Groupe Bilderberg.


L’ascension de Mark Carney à la tête de la Banque d’Angleterre représente également la dernière pièce du puzzle pour le contrôle de Goldman Sachs sur pratiquement toutes les grandes économies à travers le continent européen.

L’an dernier, c’est l’ancien commissaire européen Mario Monti qui avait été choisi pour

remplacer Silvio Berlusconi, le premier ministre italien. Monti était connu pour être un conseiller international de Goldman Sachs, président européen de la Commission Trilatérale et également un membre éminent du Groupe Bilderberg.

« Il s’agit des mêmes criminels qui nous ont mené vers cette catastrophe financière. C’est comme demander à des pyromanes d’éteindre le feu », a commenté Alessandro Sallusti, rédacteur d’Il Giornale.

De même, lorsque le Premier ministre grec George Papandreou a osé suggérer la possibilité pour le peuple grec de s’exprimer lors d’un référendum, il fût remplacé quelques jours après par Lucas Papademos, ancien vice-président de la BCE. Il a notamment été gouverneur de la Banque de Grèce qu’il occupera jusqu’à ce qu’il prépare son pays au passage à l’euro en 2001. C’est sous son mandat qu’a commencé le trucage des comptes publics de la Grèce, au moyen d’instruments financiers proposés par la banque d’affaires Goldman Sachs, qui a conduit à la crise de la dette publique. Aujourd’hui, c’est lui-même qui est à la tête du gouvernement grec pour mettre en place une politique d’austérité supposée résoudre cette crise.

Papademos et Monti ont été nommés en tant que dirigeants non élus pour la raison précise qu’ils « ne sont pas directement responsables aux yeux du public », souligne le Time Magazine, illustrant une fois de plus le caractère autoritaire et antidémocratique de l’Union Européenne dans son ensemble.


Peu de temps après, Mario Draghi – ancien vice-président de Goldman Sachs International – a été nommé en tant que président de la Banque Centrale Européenne.

Le géant bancaire international, connu pour sa corruption et ses délits d’initiés, a désormais une influence énorme sur presque toutes les grandes économies occidentales.


Source : Le Monde / Infowars / Le Journal du Siècle

 

http://lejournaldusiecle.com/2012/11/27/goldman-sachs-finalise-sa-prise-de-controle-economique-sur-leurope/

 

 

 

Une décision grave au Parlement européen
Patrick Le Hyaric

Mardi 12 mars, le Parlement européen a adopté sans débat et en catimini deux rapports qui font entrer les pouvoirs de la Troïka dans le droit européen.

Les missions de le Troïka sont ces délégations d’experts de la Commission, du FMI et de la Banque Centrale Européenne qui s’assurent que les États en difficultés appliquent les politiques qui leurs sont demandées en échange d’une aide.

Sans revenir sur les conditions même de cette aide qui consiste le plus souvent à des prêts avec des taux d’intérêts plus élevés que ceux auxquels les États créditeurs empruntent – entraînant donc une plus value au passage –, il est important de revenir sur les buts et les conséquences de ces missions.

Elles s’inscrivent dans une politique de mise en place graduelle d’une supervision étroite des budgets des États européens. Le semestre européen qui ouvrait la possibilité de donner des recommandations et des orientations de politique économique avant l’adoption de budgets en fut la première étape. Elle fut suivie par le Six-Pack qui créé un cadre de supervisions et de sanctions. Le TSCG est venu renforcer l’édifice en imposant aux États l’inscription d’une règle d’or dans leur cadre budgétaire limitant tout déficit structurel à 0,5%.

Passons sur la définition du » déficit structurel » qui n’est toujours pas arrêtée bien qu’inscrit dans un Traité et désormais dans la Constitution de plusieurs États-membres. Le 2-Pack vient quant à lui clore cette construction avec deux textes législatifs :

- un premier règlement permettant à la Commission de surveiller tout au long de l’année les budgets des États : le « Règlement établissant des dispositions communes pour le suivi et l’évaluation des projets de plans budgétaires et pour la correction des déficits excessifs dans les États membres de la zone euro », le rapport Ferreira.

- un second règlement permettant à la Commission de superviser les budgets et de donner des orientations qui devront être suivies par les Parlements nationaux : le « Règlement relatif au renforcement de la surveillance économique et budgétaire des États membres connaissant ou risquant de connaître de sérieuses difficultés du point de vue de leur stabilité financière au sein de la zone euro », le rapport Gauzès.

Pour résumer : le TSCG demande aux États membres de la zone Euro de s’astreindre eux-mêmes à l’autodiscipline, ces deux règlements permettent de s’assurer au niveau européen que c’est bien le cas.

Bien que complémentaires du nouveau Traité sur l’austérité, ces deux textes, ont été adoptés à une large majorité grâce au soutien des verts et des socialistes. Ces deux groupes mettront en avant que le Parlement a obtenu les principes d’un contrôle plus démocratique sur les missions de la Troïka, que les investissements dits productifs pourront ne pas être comptabilisés comme de la dette, ou enfin qu’ils ont obtenu de la Commission une réflexion sur la faisabilité d’une mutualisation plus ou moins partielle de la dette des pays de la zone Euro.

Mais en accordant leur soutient, ces groupes pourtant proches de nos combats, ont surtout donné une large majorité à ces deux textes adoptés à 528 et 526 voix sur les 751 députés que compte le Parlement européen. De fait le Parlement valide à une écrasante majorité les logiques de confiscation des souverainetés populaires qui sous- tendent ces textes.

Demander un contrôle démocratique plus grand des missions de la Troïka reste une validation du principe même de ces missions qui mettent sous tutelle les politiques économiques des États. Exiger que la Commission procède à une réflexion à contrecœur sur la mise en place des Eurobonds d’ici mars 2014, c’est préparer les prochaines élections européennes avec une annonce pour la mutualisation de la dette, pour s’assoir dessus une fois les élections passées.

En favorisant ces tactiques politiciennes les groupes qui ont soutenu ce rapport jouent un jeu dangereux semblable à celui qui se dessine sur le budget européen : jouer la confrontation pour ensuite laisser faire.

Ces textes ne peuvent être améliorés, ou adoucis tout simplement, car ils cherchent fondamentalement à tuer la dépense publique en l’enfermant dans des normes budgétaires strictes dont seule la Commission aurait les clefs.

Pour cette raison je me suis opposé depuis le début à ces textes et je regrette que les autres groupes politiques n’aient pas su en faire de même pour bloquer ces logiques irrespectueuses des souverainetés des peuples européens.

Source : http://patricklehyaric.net/2013/03/13/une-decision-grave-au-parlement-europeen/

URL de cet article 19745
http://www.legrandsoir.info/une-decision-grave-au-parlement-europeen.html
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Le fonctionnement de notre démocratie!

by Lecitoyenengage

Il est quand même utile parfois que l'on prenne le temps de regarder qui nous gouvernent et comment ils travaillent pour décider des lois qui vont régenter nos vies. Je vous suggère donc de regarder la vidéo ci-après où l'on voit comment l'assemblée du peuple traite les demandes d'informations et les questions d'un élu qui [...]

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La crise en Europe


Piotr Iskenderov
Vendredi 29 Mars 2013

La crise en Europe

Le rapport récemment diffusé par les économistes américains et européens de haut niveau réunis au sein du National Bureau of Economic Research au Massashutes porte pour la première fois une condamnation sans appel à la monnaie européenne unique.

Les auteurs du document et notamment les Américains Jesus Fernandez-Villaverde, Tano Santos et le Britannique Luis Garicano prouvent d’une manière convaincante que c’est précisément l’introduction de l’euro qui a mis à mal le développement durable des économes européennes qu’on appelle aujourd’hui « à problèmes ». Le sujet est repris par notre observateur Piotr Iskenderov.

Selon les estimations des économistes, le fait d’adhérer à la zone euro a provoqué un flux prodigieux de crédits en direction de la périphérie européenne. La dette extérieure nette des pays comme la Grèce, le Portugal, l’Espagne et l’Irlande a augmenté en dix ans de 100% par rapport à leur PIB. Cependant, tout convaincant qu’il est, le rapport n’a pas d’effet rétroactif. En effet, on peut légitimement douter que l’Union Européenne ait pu renoncer en 1999 à l’introduction de la monnaie unique à la plus grande échelle possible. Comme l’a rappelé à La Voix de la Russie Nadejda Arbatova, expert du Centre de sécurité internationale de l’Institut de l’économie mondiale et des relations internationales, - on ne devrait pas oublier le prix politique de la question qui est derrière les estimations économiques:

« Nous devons penser aux conséquences politiques parce qu’il s’agit non seulement de la survie de la zone euro mais de l’avenir de toute l’Union Européenne. La désintégration de la zone euro portera inconstablement un coup dur à l’intégration européenne et ses nombreux détracteurs crieront à l’effondrement de l’UE dans son ensemble ».
L’adhésion à la zone euro était une véritable aubaine pour les pays de la périphérie européenne. C’était une nouvelle monnaie super-stable commune aux Grecs et aux Allemands, le boom de crédits et une prospérité assurée. Mais ces pays étaient condamnés parce que mal préparés à la prospérité en question. L’euro a rendu inutile le douloureux processus des réformes dont la Grèce, l’Espagne, le Portugal et l’Irlande avaient plus besoin que de cette richesse inespérée. La chaîne d'affaires Bloomberg a fait savoir entre-temps que la Slovénie pourrait deveni un nouveau demandeur de crédits dans le cadre du programme de stabilisation lancé par l’UE et le FMI

http://french.ruvr.ru

.http://www.alterinfo.net/La-crise-en-Europe_a88464.html

 

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31 mars 2013 7 31 /03 /mars /2013 04:26

samedi 30 mars 2013

L'Enjeu Nord-Coréen


« LA CORÉE DU NORD DÉCLARE LA GUERRE A LA CORÉE DU SUD »

Depuis plusieurs heures, les nouvelles pas très rassurantes affluent à propos de la Corée du Nord. Certaines étaient alarmantes affirmant, avant d'être démentie par la suite, que la RPDC aurait déclaré la guerre à son voisin du Sud [1]. Heureusement, ce n'était pas le cas.
Toute cette agitation fait suite à des manœuvres d'exercices militaires menées conjointement par les troupes sud-coréennes et ses alliés américains à 200 km de la DMZ (zone démilitarisée), mal nommée car étant sans doute l'endroit le plus militarisé au monde.
La question qui est posée à tous les spécialistes de la région est de savoir si les provocations de Kim Jong-Un déboucheront-elles ou non sur une guerre. L'avis de votre humble serviteur est que cela est très peu probable. Et pour cela je ne m'appuie non pas sur les divers avis émis mentionnant la zone inter coréenne de Kaesong toujours en activité mais sur des causes un peu plus profondes.
Mentionnons tout de même que nous sommes loin de la tension qui avait eu lieu en novembre 2010 [2] lors du bombardement par le Nord de l'île sud-coréenne de Yeonpyeong qui avait causé des morts et des blessés. Et que malgré ces évènements, le calme entre les deux Corées a pu revenir sans déboucher sur un conflit armé. Cet argument de l'habitude peut aider à rassurer les esprits un peu échauffés, mais n'expliquent rien du problème, comme c'est le cas de tout ce qu'on peut lire actuellement sur le sujet.

Mais avant d'aborder ces causes profondes, il peut-être utile de se rafraîchir la mémoire et revenir sur le passé qui a conduit à la partition de la péninsule coréenne et à la tension toujours intacte qui persiste de part et d'autre de la DMZ.


BREFS RAPPELS HISTORIQUES

En réaction à l'occupation japonaise pendant la première moitié du XXème siècle, les nationalistes coréens obtirent l'indépendance de la Corée en 1943 pendant la Conférence du Caire.
Mais déjà, même si la Seconde Guerre Mondiale faisait encore rage aux quatre coins du globe, les États-Unis et l'URSS avaient décidé de se partager la péninsule en zone d'influence autour du 38ème parallèle. Ce qu'il faut bien retenir ici est que la partition de la Corée n'a pas eu lieu après la Guerre de Corée, mais antérieurement.
Sans détailler le processus qui a mené à la Guerre de Corée, il faut noter que les Etats-Unis avaient dès cette époque mis en place une dictature militaire pour contrer l'influence soviétique, ce qui a conduit à l'escalade des tensions pour finalement aboutir à la pire des choses : la guerre.
La Guerre de Corée (1950-1953) fut une tragédie pour les populations et a été la guerre la plus meurtrière de la deuxième moitié du XXème siècle après le Vietnam, dont sont directement responsables les États-Unis et les Soviétiques, sans oublier la Chine qui a fourni le gros des bataillons du Nord.
Cette guerre a laissé derrière elle un peuple décimé, ruiné, dévasté et déchiré. Et ce n'est qu'au cours de ces deux dernières décennies que le Sud a réussi à décoller économiquement parlant, contrairement à son voisin du Nord qui est restait dans un état inquiétant de sous-développement.


SITUATION ACTUELLE

Depuis la France, le stéréotype habituel concernant la Corée est que le Nord est une dictature communiste et que le Sud est une démocratie, si tant est qu'on connaisse un peu le sujet. Bien évidemment, la réalité est un peu plus compliquée.
Bien que le Sud ait vécu une démocratisation à la fin des années 80 dont les Jeux Olympiques de Séoul en 1988 sont le symbole, il n'en reste pas moins que ce pays reste sous la tutelle militaire des Etats-Unis dans la mesure où en cas de guerre, l'armée sud-coréenne est soumise au commandement des États-Unis. De plus, d'un point de vue économique et culturel, la Corée du Sud est peut-être le pays le plus américanisé de toute l'Asie, le Japon ayant malgré tout réussi à conserver certaines spécificités culturelles de par la nature insulaire de son territoire.
Le Nord quant à lui, est un pays clairement sous-développé selon les critères occidentaux, et dont l'économie, essentiellement informelle, est tenue en sous-main par la Chine. Mais une chose que la Corée du Nord a su préserver, malgré les pénuries dans tous les domaines, c'est son appareil militaire, clé de son indépendance politique. C'est la quatrième armée du monde en effectif et la première en proportion de sa population [3]. Cet exploit ne tient qu'à d'énormes sacrifices de la part de sa population. Sur le papier, elle peut impressionner, mais dans les faits, il y a fort à parier qu'elle ne résisterait pas longtemps sans l'appui de la Chine ou de la Russie face à l'écrasante supériorité technologique de l'armée américaine.


LES ENJEUX

Les récentes déclarations de la Corée du Nord ne détonnent pas de la phraséologie habituelle surtout quand on prend en compte le fait que les deux parties de la péninsule sont techniquement en guerre depuis 1950. Seul un armistice, c'est à dire un cessez-le-feu, a été signé entre les deux pays.
Mais alors, à quoi joue Kim Jong-Un ? Très vraisemblablement, il y a tout d'abord une volonté d'affirmer son leadership, lui qui a succédé à son père Kim Jong-Il il y a à peine plus d'un an et demi de cela.
Aussi, pour expliquer l'attitude pseudo-guerrière de la RPDC, les experts avancent souvent la thèse du moyen de pression pour maintenir voire renforcer l'aide humanitaire. En effet, le pays est dépendant des nombreuses aides humanitaires en provenance de l'international, dont la Corée du Sud, qui approvisionnent la population en nourriture via la Chine.
Cependant, nous restons sur des explications de surface qui n'expliquent pas l'essentiel à savoir comment la Corée du Nord, malgré sa situation précaire parvient à rester debout alors qu'un simple abandon des aides de la Communauté Internationale ferait tomber le régime jugé voyou et faisant partie de l'Axe du Mal ?
En fait, ce sont des facteurs géostratégiques qui portent à bout de bras un pays qui aurait du s'effondrer depuis longtemps.
La Chine tout d'abord a une peur bleue de devoir accueillir des millions de réfugiés nord-coréens en cas d'effondrement du régime. Mais ce n'est pas la seule préoccupation de la Chine. La Corée du Nord représente surtout pour l'Empire du Milieu un tampon avec la Corée du Sud qui est objectivement une base militaire américaine.
Réciproquement, les Etats-Unis ont tout intérêt à ce que perdure le régime nord-coréen pour justifier leur présence massive en Corée du Sud, où officiellement 25 000 GIs sont présents sur tout le territoire. Ceci dans la cadre de leur politique de containment à l'égard de la Chine.
Nous avons donc là une convergence d'intérêts entre la Chine et les Etats-Unis avec la Corée du Nord au beau milieu. La Corée du Nord sert à la Chine de tampon à la présence américaine et en retour, la présence américaine en Corée du Sud est justifiée par la Corée du Nord.
N'oublions pas non plus la Russie qui a un intérêt indirect dans l'affaire, celui de maintenir la Chine dans ses alliances face aux Etats-Unis. En effet, la tension sino-américaine qui se joue autour de la Corée du Nord, sans compter les autres points de tension, notamment en Afrique, pour l'accès aux matières premières, oblige la Chine à être un allié objectif de la Russie, et ce, malgré les désaccords stratégiques qu'il peut exister entre les deux pays partageant une frontière immense. Sans être dans le secret des Dieux, il est probable que la question coréenne est un sujet récurent lors des sommets de l'Organisation de Coopération de Shangai. [4]
En synthèse, la Corée du Nord est un point de convergence de nombreux enjeux pour les trois grandes puissances présentes dans la région que sont la Chine, les États-Unis et la Russie... pour le plus grand malheur du peuple coréen.


LA TRAGÉDIE CORÉENNE

Tout au long de son histoire multi-millénaire, la Corée a rarement pu jouir de son indépendance, prise en étau entre les deux puissances asiatiques que furent la Chine et le Japon. Néanmoins, et c'est assez remarquable, ce peuple a survécu à toutes les invasions et tentative d'assimilation.
Le secret ? La fierté nationale, ce nationalisme exacerbé qui s'est mis en œuvre lors des préludes à la Guerre de Corée et qui continue à perdurer au Nord comme au Sud à des degrés divers.
Nos médias occidentaux ont beau jeu de dépeindre le gouvernement nord-coréen comme l'incarnation de la barbarie et du Mal. Néanmoins, que ce soit aujourd'hui Kim Jong-Un ou hier Kim Jong-Il et encore avant Kim Il-Sung, ce sont sans doute les authentiques incarnations du nationalisme coréen, à l'opposé de la servilité des gouvernements sud-coréens depuis la partition, y compris dans la soi-disant démocratie d'aujourd'hui à Séoul. Même s'ils ont été et sont toujours soutenus par la Chine et la Russie, les dirigeants nord-coréens, compte-tenu de l'histoire particulière de la Corée, ont toujours farouchement défendu leur indépendance, même si cela doit passer par de grandes souffrances pour le peuple.
Il faut savoir que les plus fervents partisans de la réunification des deux parties de la Corée se trouvent au Nord. Les conditions de Kim Jong-Il ont toujours été les mêmes. A savoir un retrait sans condition de toutes les bases américaines de la péninsule. Et ironiquement, les plus farouches opposants à cette idée de la réunification se trouve au Sud, en particulier dans le parti conservateur, actuellement au pouvoir, militant pour une alliance totale avec les Etats-Unis.
Car l'enjeu dans toute cette immense tragédie n'est pas de savoir s'il y aura une guerre ou pas, mais de savoir comment réunir des frères et des soeurs de part et d'autre d'une Zone Démilitarisée, qui devrait plus être appelée la Zone de la Honte.
Comment se fait-il qu'après 60 ans d'armistice, les deux parties n'aient toujours pas signé de traité de Paix ? N'est-ce pas le signe évident d'un blocage qui se trame en plus haut lieu, dépassant les intérêts du peuple coréen ?


CONCLUSION

Comme indiqué précédemment, la Chine, les États-Unis et la Russie n'ont donc aucun intérêt à la réunification de la Corée. La Chine perdrait son monopole économique au Nord et sa zone tampon contre l'influence des États-Unis. Les États-Unis y perdrait énormément en bases militaires et en influence dans cette région prioritaire. Et la Russie, sans la tension engendrée par la Corée du Nord, aurait moins d'arguments à faire valoir à la Chine pour soutenir leur alliance militaire.
Les raisons qui font que la guerre ne peut pas avoir lieu entre la Corée du Nord et celle du Sud sont aujourd'hui les mêmes que celles qui font que ces deux pays ne peuvent pas être en Paix et in fine être à nouveau uni comme cela fut le cas pendant des millénaires. Là est tout le drame.
Tant qu'on ne rendra pas au peuple coréen la possibilité de réellement choisir son destin, et cela passe par un effacement des intérêts chinois, américains et russes dans la péninsule, alors, péninsule coréenne continuera son numéro d'équilibriste entre deux eaux, entre guerre et paix.


[1] http://french.ruvr.ru/2013_03_30/La-Coree-du-Nord-declare-la-guerre-a-la-Coree-du-Sud

[2] http://lci.tf1.fr/monde/asie/2010-11/la-coree-du-nord-tire-des-obus-sur-une-ile-de-coree-du-sud-6158935.html

[3] http://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9e_populaire_de_Cor%C3%A9e

[4] http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2012/06/09/le-sommet-de-pekin-devoile-les-ambitions-et-les-limites-de-l-ocs_1715710_3216.html

 

http://kairoslogos.blogspot.fr/2013/03/lenjeu-nord-coreen.html

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31 mars 2013 7 31 /03 /mars /2013 03:16
otan-criminel.jpg
Samedi 30 mars 2013

Plus à perdre qu’à gagner en restant dans l’OTAN

 

Chargé par le président François Hollande de tirer le bilan du retour de la France dans le commandement intégré de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), Hubert Védrine a conclu que revenir sur la décision prise par Nicolas Sarkozy en 2009 « ne donnerait à la France aucun nouveau levier d’influence ». Régis Debray conteste cette analyse dans cette lettre à Hubert Védrine (article publié par Le Monde diplomatique, mars 2013). Extraits.

 

Voir aussi La France doit quitter l'OTAN, par Régis Debray (Cercle des Volontaires, 27 mars 2013).

 

La France doit quitter l’OTAN

 

(…) Ce rapport m’a beaucoup appris, tout en me laissant perplexe. Tu donnes indirectement quitus à M. Nicolas Sarkozy, avec une sorte de oui mais, d’avoir fait retour au bercail atlantique. Réintégration que tu n’aurais pas approuvée en son temps, mais qu’il y aurait plus d’inconvénient à remettre en cause qu’à entériner. Dans l’Union européenne, personne ne nous suivrait. Resterait pour la France à y reprendre fermement l’initiative, sans quoi il y aurait « normalisation et banalisation » du pays. Voilà qui me donne l’envie de poursuivre avec toi un dialogue ininterrompu depuis mai 1981, quand nous nous sommes retrouvés à l’Elysée dans deux bureaux voisins et heureusement communicants.

 

Le système pyramidal serait devenu un forum qui n’engage plus à grand-chose, un champ de manoeuvre où chaque membre a ses chances, pourvu qu’il sache parler fort. Bref, cette OTAN affaiblie ne mériterait plus l’opprobre d’antan. Je la jugeais, de loin, plus florissante que cela. Considérablement étendue. Douze pays en 1949, vingt-huit en 2013 (avec neuf cent dix millions d’habitants). Le pasteur a doublé son troupeau. L’Alliance était atlantique, on la retrouve en Irak, dans le Golfe, au large de la Somalie, en Asie centrale, en Libye (où elle a pris en charge les frappes aériennes). Militaire au départ, elle est devenue politico-militaire. Elle était défensive, la voilà privée d’ennemi mais à l’offensive. C’est le nouveau benign neglect des Etats-Unis qui aurait à tes yeux changé la donne. Washington a viré de bord, vers le Pacifique, avec Pékin et non Moscou pour adversaire-partenaire. Changement de portage général. D’où des jeux de scène à la Marivaux : X aime Y, qui aime Z. L’Europe énamourée fixe ses regards vers l’Américain, qui, fasciné, tourne les siens vers l’Asie.

 

Le Vieux Continent a l’air fin, mais le cocu ne s’en fait pas trop. Il demande seulement quelques égards. Nous, Français, devrions nous satisfaire de quelques postes honorifiques ou techniques dans les états-majors, à Norfolk (Etats-Unis), à Mons (Belgique), de vagues espoirs de contrats pour notre industrie, et de quelques centaines d’officiers dans les bureaux, réunions et raouts à foison.

La relation transatlantique a sa dynamique. Evident est le déclin relatif de la puissance américaine dans le système international, mais le nôtre semble être allé encore plus vite. L’OTAN n’est plus ce qu’elle était en 1966 ? Peut-être, mais la France non plus.

Nos compatriotes broient déjà assez du noir pour leur éviter la cruauté d’un avant/après en termes de puissance, de rayonnement international et d’indépendance d’allure (« indépendance », le leitmotiv d’hier, étant désormais gommé par « démocratie »). Emploi, services publics, armée, industrie, francophonie, indice des traductions, grands projets : les chiffres sont connus, mais passons. En taille et en volume, le rapport reste ce qu’il était : de un à cinq. En termes de tonus et de vitalité, il est devenu de un à dix.

 

Une nation normalisée et renfrognée

 

Etats-Unis : une nation convaincue de son exceptionnalité où la bannière étoilée est hissée chaque matin dans les écoles et se promène en pin’s au revers des vestons, et dont le président proclame haut et fort que son seul but est de rétablir le leadership mondial de son pays. « Boosté » par la révolution informatique qui porte ses couleurs et parle sa langue, au coeur, grâce à ses entreprises, du nouvel écosystème numérique, il n’est pas près d’en rabattre. Sans doute, avec ses Latinos et ses Asiatiques, peut-on parler d’un pays posteuropéen dans un monde postoccidental, mais s’il n’est plus seul en piste, avec la moitié des dépenses militaires du monde, il peut garder la tête haute. Et mettre en oeuvre sa nouvelle doctrine : leading from behind (« diriger sans se montrer »).

 

France : une nation normalisée et renfrognée, dont les beaux frontons - Etat, République, justice, armée, université, école - se sont évidés de l’intérieur comme ces nobles édifices délabrés dont on ne garde que la façade. Où la dérégulation libérale a rongé les bases de la puissance publique qui faisait notre force. Où le président doit dérouler le tapis rouge devant le président-directeur général de Google, acteur privé qui jadis eût été reçu par un secrétaire d’Etat. Sidérante diminutio capitis. Nous avons sauvé notre cinéma, par bonheur, mais le reste, le régalien…

Le Français de 1963, s’il était de gauche, espérait en des lendemains chanteurs ; et s’il était de droite, il avait quelque raison de se croire le pivot de la construction européenne, avec les maisons de la culture et la bombe thermonucléaire en plus. Celui de 2013 ne croit en rien ni en personne, bat sa coulpe et a peur autant de son voisin que de lui-même. Son avenir l’angoisse, son passé lui fait honte. Morose, le Français moyen ? C’est sa résilience qui devrait étonner. Pas de suicide collectif : un miracle.  Garder une capacité propre de réflexion et de prévision ? Indispensable, en effet. Quand notre ministre de la défense vient invoquer, pour expliquer l’intervention au Mali, la « lutte contre le terrorisme international », absurdité qui n’a même plus cours outre-Atlantique, force est de constater un état de phagocytose avancée, quoique retardataire. Loger dans le fourre-tout « terrorisme » (un mode d’action universel) les salafistes wahhabites que nous pourchassons au Mali, courtisons en Arabie saoudite et secourons en Syrie conduit à se demander si, à force d’être interopérable, on ne va pas devenir interimbécile.

 

Le défi que tu lances - agir de l’intérieur - exige et des capacités et une volonté.

 

1. Pour montrer « exigence, vigilance et influence », il faut des moyens financiers et des think tanks compétitifs. Il faut surtout des esprits originaux, avec d’autres sources d’inspiration et lieux de rencontre que le Center for Strategic and International Studies (CSIS) de Washington ou l’International Institute for Strategic Studies (IISS) de Londres. Où sont passés les équivalents des maîtres d’oeuvre de la stratégie nucléaire française, les généraux Charles Ailleret, André Beaufre, Pierre Marie Gallois ou Lucien Poirier ? Ces stratèges indépendants, s’ils existent, ont apparemment du mal à se faire connaître.

 

2. Il faut une volonté. Elle peut parfois tirer parti de l’insouciance générale, qui n’a pas que des mauvais côtés. Elle a permis à Pierre Mendès France, dès 1954, et à ses successeurs de lancer et de poursuivre en sous-main la fabrication d’une force de frappe nucléaire. Or l’actuelle démocratie d’opinion porte en première ligne, gauche ou droite, des hommes-baromètres plus sensibles que la moyenne aux pressions atmosphériques. On gouverne à la godille, le dernier sondage en boussole et cap sur les cantonales. En découdre dans les sables avec des gueux isolés et dépourvus d’Etat-sanctuaire, avec un bain de foule à la clé, tous nos présidents, après Georges Pompidou, se sont offert une chevauchée fantastique de ce genre (hausse de la cote garantie). Heurter en revanche la première puissance économique, financière, militaire et médiatique du monde reviendrait à prendre le taureau par les cornes, ce n’est pas dans les habitudes de la maison. La croyance dans le droit et dans la bonté des hommes n’entraîne pas à la virtu, mais débouche régulièrement sur l’obéissance à la loi du plus fort. Le socialiste de 2013 prend l’attache du département d’Etat aussi spontanément qu’en 1936 celui du Foreign Office. Le pli a la vie dure. WikiLeaks nous a appris que, peu après la seconde guerre d’Irak, l’actuel ministre de l’économie et des finances M. Pierre Moscovici, alors chargé des relations internationales au Parti socialiste, s’en est allé rassurer les représentants de l’OTAN sur les bons sentiments de son parti envers les Etats-Unis, jurant que s’il remportait les élections, il ne se conduirait pas comme un Jacques Chirac. M. Michel Rocard avait déjà manifesté auprès de l’ambassadeur américain à Paris, le 24 octobre 2005, sa colère contre le discours de M. Dominique de Villepin à l’Organisation des Nations unies (ONU) en 2003, en précisant que, lui président, il serait resté silencieux. Demander à l’ex-« gauche américaine » de ruer dans les brancards est un pari hasardeux. Napoléon en 1813 n’a pas demandé à ses Saxons de reprendre leur poste sous la mitraille (…).

 

La « famille occidentale », une mystification

 

Rentrer dans le rang pour viabiliser une défense européenne, la grande pensée du règne précédent, témoigne d’un curieux penchant pour les cercles carrés. Neuf Européens sur dix ont pour stratégie l’absence de stratégie. Il n’y a plus d’argent et on ne veut plus risquer sa peau (on a déjà donné). D’où la fumisterie d’un « pilier européen » ou d’un « état-major européen au sein de l’OTAN ». Le seul Etat apte à des accords de défense conséquents avec la France, le Royaume-Uni, conditionne ceux-ci à leur approbation par Washington. Il vient d’ailleurs d’abandonner le porte-avions commun. L’Alliance atlantique ne supplée pas à la faiblesse de l’Union européenne (sa « politique de sécurité et de défense commune »), elle l’entretient et l’accentue. En attendant Godot, nos jeunes et brillants diplomates filent vers un « service diplomatique européen » richement doté, mais chargé d’une tâche surhumaine : assumer l’action extérieure d’une Union sans positions communes, sans armée, sans ambition et sans idéal. Sous l’égide d’une non-personnalité.

 

Quant au langage de l’« influence », il fleure bon la IVe République. « Ceux qui acceptent de devenir piétaille détestent dire qu’ils sont piétaille » (de Gaulle encore, à l’époque). Ils assurent qu’ils ont de l’influence, ou qu’ils en auront demain. Produire des effets sans disposer des causes relève de la pensée magique. Influer veut dire peser sur une décision. Quand avons-nous pesé sur une décision américaine ? Je ne sache pas que M. Barack Obama ait jamais consulté nos influentes autorités nationales avant de décider d’un changement de stratégie ou de tactique en Afghanistan, où nous n’avions rien à faire. Il décide, on aménage.

 

La place du brillant second étant très logiquement occupée par le Royaume-Uni, et l’Allemagne, malgré l’absence d’un siège permanent au Conseil de sécurité, faisant désormais le troisième, nous serons donc le souffleur n° 4 de notre allié n° 1 (et en Afghanistan, nous fûmes bien, avec notre contingent, le quatrième pays contributeur). Evoquer, dans ces conditions,« une influence de premier plan au sein de l’Alliance » revient à faire cocorico sous la table.

 

Nous glissions depuis longtemps le long du toit, me diras-tu, et M. Sarkozy n’a fait que parachever un abandon commencé sous ses prédécesseurs. Certes, mais il lui a donné son point d’orgue symbolique avec cette phrase : « Nous rejoignons notre famille occidentale. » Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’un champ clos de rivalités ou un système de domination se déguise en famille. Vieille mystification qu’on croyait réservée à la « grande famille des Etats socialistes ». D’où l’intérêt d’en avoir plusieurs, des familles naturelles et des électives, pour compenser l’une par l’autre.

 

Sentimentalement, j’appartiens à la famille francophone, et me sens autant et plus d’affinités avec un Algérien, un Marocain, un Vietnamien ou un Malgache qu’avec un Albanais, un Danois ou un Turc (tous trois membres de l’OTAN). Culturellement, j’appartiens à la famille latine (Méditerranée et Amérique du Sud). Philosophiquement, à la famille humaine. Pourquoi devrais-je m’enfermer dans une seule ? Pourquoi sortir de la naphtaline la notion chérie de la culture ultraconservatrice (Oswald Spengler, Henri Massis, Maurice Bardèche, les nervis d’Occident, qui ne figure pas, d’ailleurs, dans le traité de l’Atlantique nord de 1949, qui n’apparaît presque jamais sous la plume de de Gaulle et que je ne me souviens pas avoir entendue dans la bouche de Mitterrand ?

 

En réalité, si l’Occident doit aux yeux du monde s’identifier à l’Empire américain, il récoltera plus de haines que d’amour, et suscitera plus de rejet que de respect. Il revenait à la France d’animer un autre Occident, de lui donner un autre visage que Guantánamo, le drone sur les villages, la peine de mort et l’arrogance. Y renoncer, c’est à fois compromettre l’avenir de ce que l’Occident a de meilleur, et déjuger son propre passé. Bref, nous avons raté la marche (…).

 

Et si on prend un peu plus de hauteur, toujours derrière Hegel, il se pourrait bien que l’américanisation des modes de vie et de penser (rouleau compresseur qui n’a pas besoin de l’OTAN pour poursuivre sa course) ne soit que l’autre nom d’une marche en avant de l’individu commencée avec l’avènement du christianisme. Et donc une extension du domaine de la douceur, une bonne nouvelle pour les minorités et dissidences de toutes espèces, sexuelles, religieuses, ethniques et culturelles. Une étape de plus dans le processus de civilisation, comme passage du brut au raffiné, de la rareté à l’abondance, du groupe à la personne, qui vaut bien qu’on en rabatte localement sur la gloriole. Ce qui peut nous rester d’une vision épique de l’histoire, ne devrions-nous pas l’enterrer au plus vite si l’on veut vivre heureux au XXIe siècle de notre ère, et non au XIXe ?

Verdun, Stalingrad, Hiroshima… Alger, Hanoï, Caracas… Des millions de morts, des déluges de souffrances indicibles, dans quel but, finalement ? Il m’arrive de penser que notre indifférence au destin collectif, le repli sur la sphère privée, notre lente sortie de scène ne sont pas qu’un lâche soulagement mais l’épanouissement de la prophétie de Saint-Just, « le bonheur est une idée neuve en Europe ». En conséquence de quoi il y a plus de sens et de dignité dans des luttes pour la qualité de l’air, l’égalité des droits entre homos et hétéros, la sauvegarde des espaces verts et les recherches sur le cancer que dans de sottes et vaines querelles de tabouret sur un théâtre d’ombres (…).

 

La réponse de Hubert Védrine sera publiée dans le Monde Diplomatique d’avril 2013.

 

 

 

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