Dans notre pays, les chiffres du chômage évoluent depuis de nombreuses années aux alentours de 9%, ce qui correspond à environ 2,2 millions de personnes. Cependant, ce chiffre ne correspond qu’aux demandeurs d’emploi de catégorie 1 (à la recherche d'un CDI à temps plein, disponibles immédiatement, n'exerçant aucune activité ou une activité de moins de 78 heures par mois) alors que l’ANPE recense 7 autres catégories. En prenant en compte les 8 catégories de l’ANPE, ce sont environ 4 millions de demandeurs d’emploi que notre pays compte. Rajoutons à ce nombre les nombreux bénéficiaires du RMI (environ 1,1 million de personnes) qui ne sont pas recensés par l’ANPE. Rajoutons ensuite les personnes qui disposent d’un emploi à temps partiel et souhaiteraient travailler plus sans pour autant être enregistrées à l’ANPE. Ce sont donc environ 5 millions de personnes qui, à des degrés divers, manquent d’un emploi, ce qui représente environ 20% de la population active.

Ce chômage est un immense gâchis et une source infinie de souffrances. Un énorme gâchis dans la mesure où notre société se prive du travail de millions d’individus alors que de nombreux besoins sociaux ne sont pas à ce jour satisfaits. Une source infinie de souffrances qui s’expriment autant par des insuffisances de pouvoir d’achat que des sentiments d’inutilité, d’abandon ou d’exclusion.

Ce chômage a aussi une incidence négative sur la qualité des emplois proposés. Dans la mesure où les postes proposés sont rares, les entreprises ont la faculté de proposer des emplois de mauvaise qualité en termes d’horaires, de rémunération, de durée des contrats. Il s’ensuit un phénomène généralisé de malaise au travail, malaise provoqué par la peur du chômage engendrant stress, dégoût du travail et au final, inefficacité.

Cette situation peut se résumer en une phrase : pénurie des emplois, profusion des individus. L’objectif de la redistribution interentreprises est de renverser les termes de cette équation. Grâce à celle-ci, ce seront désormais les travailleurs qui seront rares, situation qui incitera les entreprises à proposer de meilleurs emplois en termes de conditions de travail.

Lire la suite